Mutilations génitales féminines : 4,3 millions de filles victimes cette année

La journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines a été observée le 06 février dernier. Dans une déclaration, les Nations unies, à travers son programme conjoint UNFPA-UNICEF, invitent les uns et les autres à s’impliquer davantage dans cette lutte pour mettre fin aux mutilations génitales féminines d’ici à 2030.

La pratique des mutilations génitales féminines est toujours courante dans certaines communautés. Selon les dernières estimations de l’UNFPA, cette année 4,3 millions de filles risquent de subir des mutilations génitales. Ce chiffre devrait atteindre 4,6 millions d’ici à 2030.

Les mutilations génitales féminines (MGF) violent les droits des femmes et des filles et limitent leurs futures possibilités en matière de santé, d’éducation et de revenu. Ancrées dans l’inégalité des genres et les déséquilibres de pouvoirs, elles constituent un acte de violence fondée sur le genre portant atteinte au corps des filles, réduisant leurs perspectives d’avenir et mettant leur vie en danger.

Hommes et garçons, puissants alliés dans cette lutte

Pour Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA, et Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, il est essentiel de faire évoluer les normes sociales et de genre qui encouragent les MGF. Et ce sont les « hommes et les garçons » qui devraient militer, en remettant de plus en plus en question les dynamiques de pouvoirs au sein de leurs familles et de leurs communautés, et soutenir les femmes et les filles en tant qu’agentes du changement.

Justement, au cours des cinq dernières années, le Programme mondial conjoint UNFPA-UNICEF de lutte contre les mutilations génitales féminines a soutenu plus de 3 000 initiatives au sein desquelles les hommes et les garçons ont activement milité pour l’élimination de cette pratique.

Ainsi dans de nombreux pays, à  l’instar de l’Éthiopie, l’un des pays présentant l’un des plus forts taux de MGF au monde, les hommes sont 87 % à désapprouver cette pratique. Selon une récente étude menée par l’UNICEF,  ils s’y opposent complètement.

Les nations unies à travers son programme conjoint « UNFPA-UNICEF de lutte contre les mutilations génitales féminines : Tenir notre promesse mondiale » estiment qu’il est temps de passer à la vitesse supérieur pour conjurer le mal. « Nous devons travailler ensemble, avec toutes les parties concernées, notamment les hommes et les garçons, pour protéger les millions de filles et de femmes à risque, et reléguer cette pratique aux archives de l’histoire », soutiennent Natalia Kanem et Catherine Russell.

Le programme conjoint UNFPA-UNICEF de lutte contre les mutilations génitales féminines est actuellement en exécution dans 17 pays à forte prévalence. Ce programme crée des opportunités pour les femmes et les filles afin qu’elles exercent leurs droits à la santé, à l’éducation, au revenu et à l’égalité, permettant ainsi de mettre fin aux inégalités de pouvoirs qui sous-tendent cette pratique néfaste.

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