Au Togo, l’Église catholique a célébré dimanche 5 février, la 34e Journée nationale du laïcat sous le thème « Redécouvrez votre mission dans l’Église et dans le monde à la lumière de christifideles laici ». Au lendemain de cet événement La Croix Africa propose le portrait d’un laïc, Lucien Matty, secrétaire à l’archevêché de Lomé.
Les habitués de l’évêché de Lomé ont sans doute déjà rencontré dans l’un des bureaux du secrétariat, un homme aux cheveux aujourd’hui grisonnants, environ 1,60 m. Il s’agit de Lucien Matty, 59 ans, secrétaire dans cet évêché depuis 24 ans. À ce poste, il a déjà servi trois archevêques dont l’actuel, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan, successeur de Mgr Denis Amuzu-Dzakpah.
« J’ai été embauché secrétaire à l’archevêché par la providence, et mon travail est pour moi comme un appel de Dieu », confie Lucien à La Croix Africa. En effet, il occupe ce poste depuis 1999, après douze mois comme gardien de nuit dans le même service. À l’époque, le jeune Matty, membre de la Légion de Marie, était catéchiste sur la paroisse Immaculée Conception de Nyékonakpoè, à Lomé, une église en face de laquelle se trouvait la maison des Sœurs Notre-Dame de la Trinité où résidait, Mgr Philippe Kpodzro, archevêque de Lomé. C’est là qu’il apprend que l’évêché cherchait un gardien.
« J’étais gardien la nuit et allais suivre une formation en dactylographie et bureautique, puis en informatique, pendant la journée », explique-t-il. Un matin, il a eu un entretien très fort avec son évêque, à l’invitation de ce dernier. « Je cherche un secrétaire depuis longtemps, je n’en trouve pas (…) Mais je te vois écrire tous les soirs, est-ce que tu as été un peu à l’école ? », lui demande Mgr Kpodzro. Alors, le jeune gardien, lui décrit son parcours jusqu’à la licence en anglais obtenue à l’Université du Bénin, actuelle Université de Lomé, ainsi que ses formations complémentaires.
Mon métier est comme un appel de Dieu
Travailler comme secrétaire de l’évêque est vécu par ce laïc comme un appel. « Un jour, Hélène Gabrié (Française, NDLR) m’a convié à son anniversaire, se souvient Lucien. À un moment, elle demande ma date anniversaire. Je réponds : ” 8 janvier 1964”. Très surprise, elle me dit : ” c’est le même jour et la même année, que j’ai embarqué dans un bateau à destination de Lomé comme secrétaire de Mgr Robert Dosseh” (premier archevêque togolais de Lomé, NDLR)».
« Lucien est une personne dynamique, très engagée et travaille beaucoup », déclare Dominique Avewouame, cuisinier à l’évêché. « C’est un laïc engagé et vraiment dévoué dans ses tâches et responsabilités », confirme Benoît Folly, légionnaire.
C’est à Agou, à 105 km au nord-ouest de Lomé et à 15 km de Kpalimé, que Lucien Matty a reçu son baptême quelques semaines après sa naissance, puis les sacrements d’initiation chrétienne : la communion en 1977, suivie de la confirmation en 1978. À 29 ans, pendant qu’il était encore étudiant à Lomé, il épouse Bernadette Ablavi Gadjehoun.
Sur ses paroisses à Agou, Nyékonapoè et actuellement à Ségbé, à 20 km de son lieu de travail, Lucien pourtant discret, manifeste son attachement à la justice, son combat contre la misère et pour le bien-être. Aussi a-t-il, avec d’autres collaborateurs, fondé en 2013, l’Association des employés laïcs de l’Église catholique au Togo (Aelec-Togo), dont il est l’actuel secrétaire général. « Je vais souvent lui demander conseil concernant mes conditions de travail », confie une employée de l’Église membre de cette association qui œuvre depuis dix ans pour l’amélioration des conditions des travailleurs de l’Église.