L’Afrique de l’Ouest a connu ces dernières années une série de coups d’états militaires principalement au Burkina-Faso, en Guinée et au Mali. Pour un même évènement anticonstitutionnel, le traitement fait par la communauté internationale est différent. Et en la matière la junte militaire guinéenne parait très commode à cette communauté internationale.
Il faut tout d’abord reconnaître un fait majeur qui différencie le Mali et le Burkina Faso de la Guinée. Les deux premiers pays font face à des attaques terroristes qui plongent ces États dans une insécurité inédite. Pourtant ce sont ces deux pays, ayant besoin de soutien international pour éliminer les djihadistes, qui sont privés de ressources. Au profit de qui ? Les analyses politiques se chargeront de répondre à cette interrogation.
Cependant, le pays de Doumbouya, le plus calme relativement reste courtisé et demeure dans les bonnes grâces des diplomaties étrangères.
Le séjour du président rwandais Paul Kagamé en Guinée cette semaine peut être perçu comme une exemption de la junte guinéenne du “paria international”. Mais en considérant les relations de Kagamé avec les puissances derrière les sanctions contre les putschistes, il n’y a pas de quoi s’offusquer de sa visite.
La diplomatie qui surprend plus d’un, est celle de la France d’Emmanuel Macron avec la visite de la secrétaire d’État française chargée du Développement, de la francophonie et des partenaires internationaux, Chrysoula Zacharopoulou en Guinée cette semaine également. Elle déclarait aux termes de son séjour : « Ce que j’ai dit au président de transition, c’est le même discours que j’ai eu avec les forces vives. Il y a des exigences de la Cédéao et de toute la communauté internationale. Nous continuons d’encourager l’ensemble des acteurs guinéens à s’engager de façon pérenne en un dialogue inclusif. La réussite d’un dialogue inclusif va amener un résultat que vous tous souhaitez pour votre pays. »
A l’analyse, la France et la CEDEAO se cachent l’une derrière l’autre pour mener une diplomatie ambiguë. Mamadi Doumbouya et son régime sont visiblement très agréables à cette communauté internationale incarnée par la CEDEAO, la France et d’autres partenaires. À croire, l’éviction du président Alpha Condé était secrètement applaudie par certaines diplomaties.