Les partis politiques de l’opposition ont participé depuis 1993 à des élections législatives et présidentielles sans avoir pris le pouvoir, ni pesé positivement sur la vie des populations.
L’élection présidentielle de 2020 n’a pas dérogé à cette règle. Le seul élément nouveau qu’elle apporte est la redistribution des cartes sur l’échiquier politique.
Les partis de l’opposition ont eu un poids politique selon le temps et les circonstances.
À la suite de la révolution populaire de 1990, le CAR est rapidement devenu le parti populaire et auréolé de la majorité relative à l’Assemblée nationale de 1994.
Une crise aux couleurs de parti charnière éclate au sein de l’opposition et les partis qui la composent ne participent pas aux consultations électorales de 1999 à 2003.
Dans la période 2000, l’UFC profite de cette période houleuse pour ravir la place de leadership au CAR. Il atteint ce but en décrédibilisant et en dénigrant proprement le parti-soleil auprès de la masse.
Fort de son aura, il se présente aux législatives en 2007 et obtient 27 voix sur un total de 81 (le RPT 50 voix et le CAR 4 voix.)
À l’opposé du CAR qui avait pratiqué la stratégie de la chaise vide en 1994, l’UFC a bien siégé à l’Assemblée sans jamais réussi à constituer une minorité de blocage ou voter des lois qui ont permis de mettre en place des institutions solides qui garantissent la crédibilité des élections et qui assurent les droits et la liberté des chaque Togolais.
En 2010, une émeute éclate au sein du l’UFC. Le parti explose et voit la création de l’ANC d’un côté et de l’UFC de l’autre.
Les deux regroupements prennent part aux législatives de 2013 (l’ANC sous le CST.)
Unir rafle encore la mise avec 62 voix (CST 19 voix, Arc-en-ciel 6 voix, UFC 3 voix et Sursaut 1 voix.)
L’opposition avec une voix élargie à 29 députés n’a pas réussi à bloquer aucun texte que la majorité UNIR a déposé et fait passer.
Fatiguée de ne servir que du faire-valoir à l’Assemblée nationale et constatant que les règles qui régissent les élections n’ont jamais été claires pour lui permettre d’avoir la majorité, l’opposition ne participe pas aux législatives de 1998.
Concernant les présidentielles, l’ANC a pris part au vote de 2010 et du 2015 dans la peau de parti populaire de l’opposition.
Les années 2010 ont vu l’institution du chef de file de l’opposition par le pouvoir.
C’est ainsi que le responsable de l’ANC devient le premier à assumer ce rang.
En 2018, il laisse cette place à l’UFC qui est le seul parti de l’opposition traditionnelle à avoir présenté de candidatures aux législatives.
Les années 2020 ont vu l’organisation des présidentielles et la participation de l’ANC et de la DMK.
LE CALCUL DE L’ANC EN 2020
L’ANC a refusé de s’associer à la démarche de la candidature unique initiée par Monseigneur Kpodzro et cette décision se situait dans un calcul politique froid.
L’Orange savait qu’il était le parti populaire et convaincu qu’en allant aux présidentielles seul, il viendrait en tête au premier tour.
Les autres partis seront ainsi obligés de le soutenir au second tour.
Il connaissait le poids politique du MPDD et surtout l’histoire qui ne vendait pas Agbeyome cher auprès de l’électorat.
Fabre et les siens ont été surpris du score de la DMK qui, du coup a déplumé le parti ANC.
Orange est complètement à terre et il doit se relever.
LES LÉGISLATIVES DE 2023 : UN JEU D’ÉCHECS
À la suite des dernières élections, une guerre est déclenchée entre l’ANC et la DMK.
La Dynamique est restée dans la réclamation de sa victoire et à partir de cet instant ne s’inscrit plus dans la logique des élections à venir du moins, jusqu’à ce que sa demande aboutisse.
L’ANC est complètement laminé et a rapidement affirmé qu’il participera à toutes les prochaines élections.
En prenant cette posture, il met d’une part la DMK dans un mauvais drap, celui de la forcer à aller également aux élections et créer ainsi un conflit de valeur chez ses composants.
Si la DMK tient bon devant l’hameçon politique que lui tend l’ANC, Fabre et son groupe participeront aux législatives sachant qu’ils n’auront que des miettes mais qui leur permettra de redevenir chef de file de l’opposition comme l’UFC actuellement avec 7 voix.
Voilà en réalité le jeu d’échecs qui se joue actuellement sur le terrain de la participation aux législatives de 2023.
Les spectateurs qui développent la théorie des 3S (3 solutions) et appellent ceux qui veulent aller aux élections d’y aller, ceux qui prônent le boycott de les boycotter, ceux qui veulent la révolution de l’organiser et qu’au final, toutes les actions concourent à la victoire ne sont que de mauvais jongleurs.
D’un côté, aucune théorie politique ne conseille cette démarche pour vaincre une autocratie électorale.
De l’autre côté et s’agissant de l’opposition togolaise qui est divisée, entretient le statut de moi ou personne, se trahit, il est clair que les trois groupes cherchent plutôt à se neutraliser, chacun voulant prendre le dessus et en sabotant l’autre.
Après la scission de la DMK, le parti qui pourrait sortir vainqueur de ce jeu d’échecs serait celui d’Agbéyomé s’il était compact et unanime pour ne pas aller aux élections (et non pas de les boycotter, parce que la DMK n’a jamais prôné le boycott. Elle réclame plutôt la vérité des urnes et des conditions définitives pour des consultations électorales crédibles au Togo.)
Le MPDD aurait continué d’engranger tout le crédit populaire de 2020 et le soutien de Monseigneur.
À long terme, il prendra le leadership de l’opposition.
Les divergences publiques entre les deux responsables sont en train de faire perdre des points au parti calebasse.
À la mi-temps de ce jeu d’échecs (dont le but pour l’ANC et la DMP n’est pas d’aller aux élections, de les gagner et de prendre le pouvoir,) c’est donc l’ANC qui mène au score.
Le résultat final dépendra de comment le MPDD et la DMK réagiront politiquement.
Continueront-ils de cheminer ensemble, de se recomposer, de se renforcer et d’asseoir leur base?
Noueront-ils des alliances solides, sincères et durables avec le PNP, les exclus de l’ANC et des mouvements alternatifs patriotes dans la Diaspora et au Togo?
Wait and see.
Se O. T. Asafo
Un vrai jeu d’échec.
C’est toute l’historique de l’opposition, les tenants et les aboutissants de sa participation aux élections qui sont résumés.
Faure Gnassingbé vient d’atterir à Paris plus précisement à l’aéroport Paris Le Bourget. Que les togolais sortent pour lui faire savoir qu’il doit dégager, illégal et illégitime.
Pourquoi ?
Parce que c’est un usurpateur et un prédateur du Togo.
Nous avons malheureusement au Togo, l’opposition la plus bête du monde !!!