Une campagne nationale de renforcement des capacités des élus et cadres municipaux sur la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées a été lancée le 25 mai 2023 à Lomé. Elle battra son plein de fin juin à septembre de cette année.
Pour la bonne marche de l’opération, élus et cadres municipaux sont mis à contribution à seule fin de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance au sein des collectivités territoriales. Sans surprise, c’est la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPUCIA) qui est à l’initiative de ce mécanisme censé renforcer la participation citoyenne de ces élus et cadres municipaux à la lutte contre la corruption.
Cette campagne s’inscrit dans la ligne droite des trois axes de la stratégie nationale chère au gouvernement. Primo, renforcer le cadre juridique et institutionnel de lutte contre la corruption dans le pays, deuxio, œuvrer à la mobilisation de tous les acteurs et secteurs d’intervention confondus à la lutte contre la corruption, et tertio, mener des actions pour renforcer l’intégrité, la transparence et la qualité dans l’administration publique. Si ça se trouve, il n’y a pas que le monde communal qui va mettre la main à la pâte dans ce combat. Le 11 mai dernier, la HAPUCIA a organisé un atelier de formation à l’intention d’une cinquantaine de journalistes issus des médias publics et privés du Togo. «La Lutte contre la corruption est un combat permanent qui nécessite la contribution de tous les acteurs, notamment ceux des médias. Ainsi sur le plan de la prévention, la HAPLUCIA veut mobiliser les médias pour l’accompagner dans ses actions de sensibilisation, d’information, de formation et d’éducation des populations » avait estimé Kimelabalou ABA, le patron de l’instance créée voilà six bonnes années. Six bonnes années après, on en est à l’étape de campagne, on en est à outiller des journalistes auxquels on demande on ne sait quel respect de la présomption d’innocence. Pourquoi tourner autour du pot ? A-t-on besoin d’autant de publicité pour vraiment faire cesser la corruption dans un Togo où certains se croient intouchables ? Pourquoi ne va-t-on pas droit au but en mettant le doigt là où ça fait mal et comme lancer des audits, situer les responsabilités ici et là et rouvrir les dossiers qui n’ont jamais été passés à la sulfateuse ? Il faut croire qu’il n’y a pas d’affaires comme la réhabilitation de la route Lomé-Vogan, ou on serait dans un État normal, les dossiers à problèmes seraient déjà en cours de traitement. On y aurait vu clair.
Mais quand on n’a pas de volonté, on fait le dos rond, on gagne du temps, on fait croire qu’il y a matière à espérer. Que nenni! Avec la HAPUCIA, l’impression de faire du surplace est une réalité. Dieu sait si les lignes vont bouger un jour. Ce n’est pas demain la veille.
Source : Journal « Le Correcteur »