La croissance démographique durable et son impact sur le développement en Afrique est une question qui préoccupe la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA). En collaboration avec le Conseil des Eglises du Togo, elle a organisé une consultation jeudi à Lomé, pour se pencher sur le sujet.
Placée sous le thème « Les familles durables pour une croissance et un développement démocratique durable en Afrique », la rencontre a réuni près de soixante-dix (70) chefs religieux, hommes et femmes de haut rang et des champions masculins de la justice de genre. Ces derniers ont été édifiés sur la thématique. Ceci pour être en mesure de dialoguer avec les populations et les gouvernants, et formuler des plaidoyers visant à assurer une qualité de vie des familles et des citoyens dans leurs pays.
« Les chefs religieux, en particulier les hommes, qui sont les chefs majoritaires dans les espaces religieux, ont le pouvoir de plaider pour des familles durables, pour une vie de qualité grâce à une interprétation et une application vivifiantes des Écritures qui promeuvent des familles durables pour une croissance et un développement démographiques durables. Cet atelier vise à renforcer leur capacité dans ce sens », a indiqué Révérende Dr Lydia Mwaniki, Directrice, genre, femme et population au sein de la CETA.
Aujourd’hui, malgré les mesures visant à accroître l’éducation sur la planification familiale et les méthodes de contrôle des naissances, la croissance démographique est toujours exponentielle dans les pays africains, y compris le Togo. Ce qui freine les Etats dans leur projection pour assurer à leur population une éducation de qualité, des soins de santé, y compris l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR), de bonnes infrastructures, un environnement aimant et attentionné dépourvu de violence sexuelle et sexiste (SGBV)… La seule solution pour contrôler cette croissance démographique serait d’inviter les chefs religieux ou les hommes de Dieu à accentuer la sensibilisation même dans les églises, au travers des versets bibliques, à en croire la CETA.
« La planification familiale est une question tabou, puisque cela implique la limitation des naissances, donc l’utilisation des mesures contraceptives qui ne sont toujours pas acceptées par certaines Eglises. Mais pour assurer une bonne qualité de vie à nos familles et à nos citoyens, il faut que les Eglises s’impliquent davantage. Il y a des choses que nous considérons comme tabou, mais qui ne devrait pas l’être. Il faut utiliser les versets bibliques pour faire comprendre aux gens qu’il ne sert à rien d’avoir des familles qu’on ne peut pas gérer, qu’il ne sert à rien d’avoir des enfants qui seront livrés à eux-mêmes. Aujourd’hui, les familles ne sont plus ce qu’elles étaient avant. Donc il est temps que les Églises interviennent pour que les familles soient fondées sur des bases authentiques et bibliques. Et en cela, nous serons maintenant à mesure d’accompagner le gouvernement, et cesser de nous plaindre que ça ne va pas, alors que le gouvernement fait ce qu’il doit faire. Le problème c’est juste que nous sommes trop par rapport aux projections de l’Etat », a souligné Révérende Angele Dogbe, Coordinatrice du bureaux régional de la CETA.
Trois communications ont meublé les travaux de cette consultation, à savoir: « Analyse de contexte – État de la croissance démographique au Togo et son impact sur la qualité de vie des familles et des citoyens : Recommandations aux familles, aux acteurs religieux et au gouvernement (au Togo, Un démographe) », développé par un géographe togolais. « Perspectives et initiatives de La CETA sur la qualité de la vie familiale pour une croissance et un développement démographiques durables », présenté par la Révérende Dr. Lydia Mwaniki. « Théologie des familles durables pour une population et un développement durables », par le Révérend Dr. Lesmore Ezekiel.
Les présentations ont été suivies par des discussions de groupe.