La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a procédé, par le biais des CELI, à l’affichage des listes électorales issues du dernier recensement en vue des prochaines élections législatives et régionales. Dans les Centres de Recensement et de Vote (CRV), on peut compter sur le bout des doigts les citoyens qui s’approchent des listes affichées pour les vérifications exigées par le Code électoral.
Contrairement à la forte mobilisation observée lors de l’étape d’enrôlement des électeurs sur les listes électorales, les CRV ont été désertés par les togolais quand il s’est agit de procéder à la vérification de la conformité des identités et de la légitimité des personnes retenues sur lesdites listes. Les papiers collés sur les murs, tableaux ou encore les portails ailleurs sont restés bien esseulés, dans une grande indifférence des populations.
Ce manque d’intérêt s’explique par plusieurs raisons dont la principale est la période choisie par la CENI pour procéder à l’affichage des listes électorales. L’institution dirigée par Dago Yabre a fait le choix d’afficher les listes le jeudi 20 juillet en donnant 48 heures aux citoyens pour vérifier et exercer leur droit de recours. La grande majorité des togolais, étant occupée par leur profession et préoccupée pour leur « maigre revenu », n’a pas trouvé l’intérêt de délaisser leurs activités génératrices de revenu pour s’occuper d’une vérification de listes électorales.
Une autre raison qui pourrait expliquer ce manque d’intérêt est le refus de la CENI de permettre à ces milliers de togolais qui n’ont pas pu s’inscrire dans la zone 1 d’être enregistrés par une reprise de l’opération. Un tel refus a entrainé un désenchantement des électeurs ainsi que celui des partis politiques qui ont manqué de mobiliser les populations à procéder aux vérifications.
Un jeune togolais rencontré aux abords d’un CRV, interrogé sur le processus de vérification, a déclaré : « Il n’y a aucun intérêt à faire cela. Même si on signale des irrégularités, je suis persuadé qu’il n’y aura aucune suite ».