Togo- Médias : « La lutte ne doit pas avoir une couleur »

Dans son éditorial intitulé « Chant de croisade », le confrère Isaac Tonyi de ‘’Flambeau des Démocrates’’ peint la face cachée du métier de journalisme au Togo. Un constat triste mais réel.

« Editorial : Chant de croisade

Journalistes, employés de tous les organes de presse, unissez-vous ! L’appel est celui du Syndicat National des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT) qui a fait peau neuve il y a de cela quelques mois et qui ne chôme pas du tout. Comment pourrait-il en être autrement face à l’ampleur de la tâche qui l’attend et pour laquelle il a déjà été interpellé par nombre de confrères. Interpellés par ces journalistes qui croupissent sous le poids de la plume, ceux-là qui bravent les intempéries pour servir l’information, la vraie.

Pour vous, âmes, qui répondez à l’appel d’une passion, l’écriture, le micro, vous qui regardez l’avenir en noir parce que votre passion, qui vous emploie ne peut régir cet avenir, ce quotidien d’une famille de devoirs, pour vous tous, humiliés, traités de tous les noms de la plume, amateurs, « bitosards », arnaqueurs, escrocs, pour vous, ces éveillés à qui le professionnalisme a un sens, vous avez désormais un chant de croisade, ce chant qui s’adresse à vous et qui mérite de nourrir votre instinct de passionnés.

Ce chant qui vous appelle à un soulèvement intérieur pour transformer une situation qui vous clochardise, vous affaiblit et vous tue à petit feu. Cette situation, la recherche de l’intérêt personnel, brèche par laquelle s’infiltre l’ennemi pour vous affaiblir davantage, a besoin d’être corrigée. Vous ne pouvez pas rester indéfiniment des manipulés, des journalistes qui attendent les grands événements pour se tailler quelques billets de banque, en attendant de devenir leurs propres patrons pour bénéficier des fruits de leur travail. Vous pouvez y arriver si vous créez les conditions de votre réussite.

Pour cela, la lutte ne doit pas avoir une couleur, il faut qu’elle soit collective, elle ne doit être dirigée contre qui que ce soit, ni contre des patrons de presse ni contre une association. Le chant de croisade pour réclamer la Convention collective doit retentir partout sur la Terre de nos Aïeux, vous avez les moyens de le fredonner tous les jours sous la croix de la précarité. Cette seule force à réclamer de bonnes conditions de vie et de travail pour servir la nation constituera un électro-choc, vous devez servir de déclic, la flamme de l’espoir est allumée dans vos cœurs, flamme dont se sont privés vos devanciers, mais qui désormais va éclairer le chemin des passionnés qui vous emboîtent le pas.

Ce chant de croisade qui s’adresse à vous, est notre parchemin, l’Histoire est à nous, inscrivons-nous dans le cours de cette Histoire ».

Isaac Tonyi/Flambeau des Démocrates

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