La vie après les classes des enfants des classes aisées n’a rien à voir avec celle de ceux des classes populaires. Il y a ceux qui partent en vacances, à la découverte de nouvelles sensations, de nouveaux horizons, de nouveaux arts de vivre.
Ceux-là vont parcourir le monde pour revenir plus enrichis qu’ils n’étaient partis. Et puis, il y a ceux qui ne sont jamais partis puisqu’ils n’en ont pas les moyens. Ils restent bien malgré eux dans un environnement qu’ils n’ont que trop vu durant des mois et des mois, mais où ils vont encore rester pendant les vacances faites pour se désaltérer, pour prendre le large, pour se réinventer et revenir en force. Quand on naît pauvre, on ne peut pas se permettre de glisser du beurre dans les épinards. On met à contribution toute la famille. Et le plus petit dénominateur commun est « sollicité » pour faire bouillir la marmite.
C’est ainsi qu’à chaque période de fin des classes, on voit partout en ville ces élèves censés se reposer suffisamment pour mieux rebondir, porter des marchandises sur la tête et faire du commerce comme ils peuvent. Beaucoup de ces apprenants ne sont pas majeurs, mais passent toute la sainte journée à sillonner la ville de Lomé et sa périphérie pour proposer qui de l’arachide cuite, qui des noix de coco, qui des ustensiles de cuisine aux passants.
Mais est-ce la rue la place de ces enfants qui ont besoin de prendre du bon temps ?
Le travail acharné des enfants sous prétexte qu’ils doivent contribuer à l’achat des fournitures doit être encadré sous toutes ses formes. Les enfants n’ont pas demandé à naître, et avant qu’ils deviennent majeurs, on doit en prendre soin comme il faut. Il est déplorable que les autorités soient de glace devant phénomène dénoncé à chaque fin de l’année académique.
Lutter contre le travail des enfants doit avant tout de faire changer les mentalités.
Source : Journal « Le Correcteur »