L’opposition ghanéenne est vent debout contre une intervention militaire de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) au Niger.
Alors qu’une réunion des chefs d’état-major de l’institution communautaire se tient à Accra ces 17 et 18 août, destinée à définir les contours de ladite intervention au Niger, où le président Mohamed Bazoum est séquestré à la résidence présidentielle par des militaires depuis le 26 juillet, l’opposition ghanéenne rejette la participation militaire pour rétablir au pouvoir le président déchu.
Le National democratic congress (NDC), le principal parti de l’opposition, avertit qu’une intervention militaire au Niger risquerait de provoquer des conséquences ingérables. Malgré l’explication du gouvernement, les opposants sont restés sur leur position.
« Nous craignons que nos troupes, mal entraînées, soient envoyées à l’abattoir », soulignent-ils, ajoutant que cette intervention serait trop coûteuse surtout que leur pays traverse une crise économique.
« D’abord, nous ne savons pas qui nous allons combattre », s’interroge Samuel Okudzeto Ablakwa, le chargé des affaires étrangères au sein du NDC.
Et d’enchaîner : « Nous craignons de devoir combattre d’autres acteurs que la junte. Nous sommes préoccupés par les affirmations selon lesquelles la Russie et le groupe Wagner seraient impliqués dans le coup. Et puis le Sahel a beaucoup de groupes extrémistes violents. N’oubliez pas que le Burkina Faso, le Mali et la Guinée ont également déclaré qu’ils ne soutiendraient pas une intervention militaire de la Cédéao. Certains de ces pays ont affirmé qu’une telle intervention serait considérée comme une déclaration de guerre ».
C’est parce que, insiste-t-il, « La situation est donc trop volatile » qu’il rejette toute intervention militaire, au risque « de voir un bain de sang ». Il faut, recommande-t-il, un dialogue avec les militaires putschistes, c’est-à-dire mettre sur la table l’option diplomatique.