Quittant Paris où il a rencontré Emmanuel Macron, le président sénégalais Macky Sall a fait un arrêt ce samedi 28 Octobre 2023 à Abidjan pour s’entretenir avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara. Sur le sujet du Niger, les deux hommes ont été particulièrement silencieux.
En brandissant d’entrée de jeu l’option militaire sans avoir épuisé la solution diplomatique contre la junte qui a renversé le Président Bazoum, la CEDEAO ne s’est elle pas définitivement discréditée ? Après les ratées, et cafouillages contre le Mali, la Guinée et le Burkina, le bricolage dans le dossier Niger ne signe t’il pas sa mort cette fois ci.
En dépit de la réticence de certains Etats membres et des appels de nombreux leaders à éviter une intervention militaire au Niger pour tenter de renverser le Général Tchiani et ses hommes, la CEDEAO n’a toujours pas officiellement abandonné cette option. Mais la CEDEAO est-elle prête à attaquer un territoire où résident de milliers de ses propres ressortissants ?
Il y a six mois, une rencontre tripartite inédite avait réuni, à Ouagadougou, les ministres malien, burkinabè et guinéen des Affaires étrangères. Une occasion saisie pour sceller un front uni entre trois pays en cours de transition, ayant tous les trois connus un coup d'État militaire et, à ce titre, suspendus, tous les trois. Certes toujours membres des organes de l'Union africaine et de la CEDEAO, ils ne seront autorisés à siéger, à nouveau, dans les instances de ces organisations que lorsque l'ordre constitutionnel y sera rétabli. Avec la récente prise du pouvoir par l’armée au Niger, le rang des « frondeurs » s’élargit et inquiète les tenants de la diplomatie conventionnelle.