Alors que la science s’immisce de plus en plus dans de nombreux sujets qui marquent l’actualité, le journaliste togolais Hector Nammangue, spécialiste de l’environnement, pense que le journalisme scientifique est une nécessité.
Changement climatique, érosion côtière, crise sanitaire… « Plus le monde est en mutation, plus le journalisme également doit se muter », relève Hector Nammangue. En effet, le journaliste environnemental pense que le journalisme scientifique n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui.
« De plus en plus nous sommes dans un monde en mutation, un monde qui est confronté à pas mal de pressions, que ce soit la pression environnementale, que ce soit les crises sanitaires et je crois que plus le monde est en mutation plus le journalisme également doit se muter en quelque sorte », a-t-il indiqué. Le journaliste scientifique, multi primé, estime que « l’avenir du journalisme » réside dans « le journalisme scientifique. »
Ainsi, il exhorte les journalistes, notamment ses confrères togolais pour la plupart, fuyard des sujets scientifiques à s’intéresser à la chose.
« Aujourd’hui, on ne doit plus être un journaliste qui couvre tous les sujets en même temps parce qu’à force de couvrir tous les sujets on ne sent pas véritablement cet impact que nous avons. (…) il faut qu’on puisse décider de se spécialiser dans une thématique bien précise », a-t-il souligné.
Aussi, lance-t-il un appel aux médias (presse écrite, site d’actualités, radio ou télé) « à mettre en place des rubriques » qui traitent véritablement de la question.
« C’est vrai que le journalisme d’investigation et surtout environnementale n’est pas une chose facile (…) ça nécessite des moyens, ça nécessite du courage, ça nécessite beaucoup de persévérance », reconnait Hector Nammangue.
Néanmoins, il croit que « peu importe les difficultés, de plus en plus c’est important que nos journalistes puissent les braver et que nous allons sur le front, nous allons sur le terrain pour aider ces communautés qui subissent les effets des changements climatiques ».
« Si nous ne le faisons pas », prévient-il, « c’est la future génération qui va en souffrir ».
Président de l’Association togolaise des journalistes engagés pour l’environnement (ATJ2E), Hector Nammague lançait cet appel important jeudi dernier à Lomé. A l’occasion d’une rencontre avec les journalistes sur l’extractivisme, les violations des droits environnementaux par les multinationales, la justice environnementale, sociale et climatique et qui a bénéficié de l’appui du Centre pour la Justice environnementale (CJE-Togo).
Par Mawuédem Akotoh