Niger-Brigitte Améganvi (Tournons la page internationale) : « Nous craignons que ce coup d’Etat ne soit récupéré par des esprits malveillants »

Porte-parole à Paris du Collectif Tournons la page internationale, Brigitte Améganvi, condamne le coup d’Etat au Niger tout en adressant un message à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

Tournons la page internationale que vous représentez dénonce à la fois le coup d’Etat à Niamey et l’attitude de la CEDEAO, c’est-à-dire les sanctions économiques et la menace d’intervention militaire?

Effectivement nous condamnons ce coup d’Etat mais nous adressons également un certain nombre de messages à la CEDEAO à partir des remontées d’informations mentionnant la préparation d’une intervention militaire contre la junte au Niger.

Vous craignez que cette attitude de la CEDEAO ne légitime la junte militaire aux yeux d’une partie de la population nigérienne ?

Oui. Parce que dans la sous-région, en ce moment, il y a des mouvements portés par des jeunes qui sont réellement dans une sorte de révolte. Ce que nous craignons est que ce coup d’Etat ne soit récupéré par des esprits malveillants qui sont en train d’attiser la colère et la haine dans une confrontation est-ouest, qui a repris et s’exacerbe sur le continent en ce moment.

Vous estimez également que les sanctions économiques n’ont pas pour cibles les putschistes mais la population

Ces sanctions économiques, d’abord elles ne sont pas prévues dans les dispositifs de sanctions du protocole de la CEDEAO. La gradation des sanctions va des avertissements jusqu’à la suspension du pays et un dialogue jusqu’un retour à l’ordre constitutionnel. Tout le monde oublie que la Cour de justice de l’UEMOA, peu de temps, après les sanctions contre le Mali, saisie par un certain nombre de ministres maliens, avait ordonné la suspension de ces sanctions  illégales. C’est la population qui en souffre le plus. Ces sanctions sont d’autant plus graves qu’il s’agit d’un pays enclavé et qui lorsqu’elles ferment les frontières autour, c’est finalement condamné une bonne partie de la population à la famine, à la désolation, au manque de soins, parce que les médicaments n’arrivent pas. Elles sont contre-productives.

Donc d’après-vous ce n’est pas la bonne méthode pour la CEDEAO et vous dites aussi qu’elle ne respecte pas ses propres règles ?

La CEDEAO s’est engagée à mener réellement une politique de prévention des conflits. Or prévention des conflits ce n’est pas ce qui est en train actuellement. La CEDEAO ne brandit ce protocole que lorsqu’il s’agit de sanctionner les putschistes mais jamais lorsque des signes en amont sont en train d’apparaître la CEDEAO ne réagit pas.

Comme où par exemple ?

Comme le Sénégal en ce moment. Ce pays qui était un pilier de la démocratie dans la sous-région, que le monde respectait parce qu’il avait une justice indépendante, des institutions qui ne fonctionnaient normalement. Tout est en train de partir à vau-l’eau et il y a là aussi un risque important de généralisation de pratiques.

Et on peut dire que vingt ans après le protocole de la CEDEAO, trente ans son traité révisé qui avait justement pour but de prévenir les guerres civiles, les coups d’Etat, etc. on revient exactement au même point de départ.

Est-ce qu’il y a des moyens efficaces d’empêcher cette contagion de coup d’Etat dans la région?

Des moyens efficaces, c’est sûr que c’est un travail qui ne sait pas du jour au lendemain. Nous aurions préféré que la fermeté que la CEDEAO exprime aujourd’hui, qu’elle veut exprimer sous la forme d’une intervention militaire violente, qu’elle l’ait exprimé lorsque des Constitutions ont été modifiées, des élections ont été truquées ou que la corruption a gangréné. D’ailleurs il y a un paradoxe, c’est que le général qui a fait le coup d’Etat à Niamey était lui-même mis en cause il y a quelques années pour les détournements des fonds qui ont faits à disposition pour équiper l’armée nigérienne. Aujourd’hui il se pose en défenseur du peuple nigérien, il dénonce le manque de résultats de la lutte contre le terrorisme jusqu’à nouvel ordre. Ce sont les militaires qui sont chargés d’assurer la sécurité et l’intégrité territoriale et pas un président de la République, démocratiquement élu.

Comment voyez-vous la solidarité qui s’affiche de plus en plus clairement entre les régimes putschistes ouest africains ?

Pour nous, c’est non seulement de l’opportunisme mais également du populisme parce que je ne pense pas que ce coup d’Etat au Niger ait été fait en concertation avec qui que ce soit. C’est quelque chose qui s’est fait par la force des choses, en partant d’un problème personnel entre un chef d’état-major qui a rallié la garde présidentielle puis l’ensemble de l’armée. On constate effectivement que certains putschistes de la sous-région essaient de profiter en quelque chose de l’occasion pour se positionner d’une dynamique qui n’est pas bénéfique pour la sous-région de toute façon.

Interview accordée à RFI et transcrite par Adjogblé Haka

0 thoughts on “Niger-Brigitte Améganvi (Tournons la page internationale) : « Nous craignons que ce coup d’Etat ne soit récupéré par des esprits malveillants »

  1. Que vient raconter cette médiocre dame sur ce qui dépasse largement son petit cerveau de moineau?
    Brigitte Ameganvi était où lorsque les terroristes exécutaient froidement et devant des caméras de pauvres Militaires nigériens capturés?
    Où était Brigitte Ameganvi lorsque Bazoum disait aux Officiers nigériens qu’il doit d’abord recevoir le OK de Macron avant d’autoriser le déploiement des Militaires nigériens dans certaines régions infestées de terroristes au Niger?
    Où était Brigitte Ameganvi lorsque Bazoum déclarait sans vergogne que les terroristes au Niger seraient plus armés que les Militaires nigériens? Et comment Bazoum savait cela s’il n’était pas de connivence avec ces terroristes?
    Que cette médiocre Brigitte Ameganvi ferme sa sale gueule puante dans son sale coin en France!!!
    Nous savons que elle-même (Brigitte Ameganvi) et sa moche soeur Isabelle Ameganvi de l’ANC profitent largement de la politique politicienne de pourissement menée par la Françafrique et par le régime prédateur des Gnassingbé au Togo et dans toute la sous-région ouest-africaine! La preuve est qu’elle a le privilège exclusif d’être ACTIONNAIRE dans certaines sociétés au Togo, aux côtés des barons corrompus du régime de Faure Gnassingbé!
    Qu’elle pointe son groin de sanglier ici pour démentir cela!!!

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