Malgré « l’activation et le déploiement de la force en attente », annoncée lors du sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO, le dialogue demeure la voie royale pour une sortie de crise positive.
La crise nigérienne nous remémore l’importance de cerner la personnalité des différentes parties prenantes impliquées dans celle-ci. Face à des militaires ayant temporairement pris le pouvoir, je crains qu’une joute oratoire soit nécessaire.
Adopter un schéma de tactique permettrait à chacun d’occuper une place claire et appropriée à la situation individuelle et collective. Comme dans une équipe de football, il y’a des attaquants, des milieux de terrain et des défenseurs. Aucun pris isolément ne peut gagner un match, car c’est bien la conjugaison des trois qui le permet. Il convient donc de ne point s’offusquer de l’action entreprise par l’un des acteurs, car au final, tous tendent vers un objectif commun.
Il n’existe pas une seule et bonne décision pour parvenir au résultat attendu, à savoir une accalmie en vue d’instaurer une paix durable par un retour à l’ordre constitutionnel et la prise en compte des aspirations des peuples. Autrement dit, les solutions avec des résultats acceptables sont à considérer, tant qu’elles n’engendrent pas une rupture du dialogue.
Le déclenchement d’une guerre serait une défaite collective et implanterait une instabilité nationale, régionale et peut-être continentale. Un examen approfondi et affranchi de toute autre pesanteur ferait pencher inéluctablement la balance vers les inconvénients durables que des avantages incertains.
La médiation est à encourager, tout comme les acteurs qui œuvrent dans ce sens. Recourir au dialogue requiert un certain leadership et une discipline qui sert au final le collectif, au regard des résultats attendus. Il est donc indispensable de développer une vision pour mener à bien les négociations et trouver un consensus gagnant, quand bien même la situation demeure difficile. Aider ceux qui agissent pour la médiation, par plusieurs manières, c’est en même temps aider ceux qui ne veulent pas de la guerre comme première option.
Que nos paroles désarment les cœurs et les bras afin que triomphent les solutions Négociationnelles, dans notre intérêt collectif.
Kag SANOUSSI, Président de l’Institut International de Gestion des Conflits, IIGC. Expert en Intelligence Négociationnelle et Auteur de l’ouvrage « Agama, l’art de gouverner »