Avec l’Ukraine, c’est la situation au Niger qui a dominé la réunion des ministres européens des Affaires étrangères ce jeudi à Tolède, en Espagne. Pour les Européens, la CEDEAO doit garder la main et l’Union européenne suivra ses initiatives.
« Des solutions africaines pour les problèmes africains », voilà la position de l’Union européenne à l’issue des consultations sur le Niger qui ont eu lieu en Espagne. Pour cette réunion, la présidence espagnole avait invité le Gambien Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO et Hassoumi Massoudou, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement chassé du pouvoir par la junte.
Et l’UE est prête à écouter toutes les propositions que fera la CEDEAO, martèle le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Selon lui, il faut mettre en œuvre tous les outils politiques dont dispose l’UE. « Nous avons exprimé notre plein soutien aux efforts de la CEDEAO pour mettre un maximum de pression sur la junte nigérienne. On privilégie la solution diplomatique, personne ne souhaite une intervention militaire », a exprimé Josep Borrell.
Et d’ajouter : « Et les coups d’État militaire ne sont pas une solution. Au Niger, le président Bazoum était le seul président élu démocratiquement dans tout le Sahel ».
Les Européens ont donc décidé de suspendre pour le Niger toutes les aides budgétaires, militaires ou sécuritaires, ainsi que celles qui ne bénéficient pas directement à la population. Des sanctions à l’encontre des putschistes sont également en préparation.
En tout cas, pour les Européens, il faut faire une nette différence avec la situation au Gabon, où un coup d’État a eu lieu juste après la proclamation des résultats, car le processus électoral avait suscité de « vives préoccupations » de l’UE.