Depuis le Coup d’Etat militaire ayant renversé le Président Mohamed Bazoum au Niger, suivi des sanctions décidées par la CEDEAO dont la fermeture immédiate des frontières et la suspension de toutes les transactions financières et commerciales avec le pays, près de 1000 camions provenant du Port de Cotonou sont bloqués à la frontière bénino-nigérienne.
Alors qu’Emmanuel Macron penchait en faveur d’une intervention militaire pour rétablir l’ancien président nigérien dans ses fonctions, l’option semble, deux mois plus tard, hypothétique. Et si tout s’était joué lors d’une « journée des dupes », le 26 juillet ? Révélations.
Le départ demandé des français du Niger marque t’il la fin de son hégémonie militaire et diplomatique en Afrique ? Paris a-t-elle définitivement perdu la partie au Sahel ? Maintenant que ses partenaires américains semblent avoir directement pris langue avec les différents régimes militaires du Mali, du Burkina Faso, de Guinée et du Niger, quel type de rapport Paris pourra t’il établir désormais avec ces pays qui étaient considérés comme ses zones d’influence exclusifs ?
Les autorités togolaises ont communiqué à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) leur position « dans ce contexte de crise politico-sécuritaire » en choisissant d’être aux côtés « du peuple frère nigérien ».
Les institutions sous régionales que sont la CEDEAO, l'UEMOA, et la BCEAO, ont elles juridiquement le droit de saisir les avoirs du Niger, de bloquer ses approvisionnements terrestres, et d’envisager une opération militaire contre lui ? Ne violent elles pas de façon flagrante leurs propres textes ? Survivront-elles à ces décisions qui plombent l’intégration ? Et si le Mali, le Burkina Faso, le Niger en profitaient pour les quitter et créer leur groupe avec la Guinée ?
La crise sociopolitique du Niger préoccupe plus d’un. Les partis politiques, les organisations de la société civile, et plusieurs autres entités suivent de près les évènements qui se passent dans le pays du désormais ex président, Mohamed Bazoum. Selon le Mouvement Martin Luther King (MMLK) du Togo, qui appelle à la vigilance, le silence des interventionnistes militaires au Niger ne doit pas être considéré comme un aveu d’échec, d’impuissance, de renoncement ou d’abandon mais plutôt une stratégie pour endormir et surprendre à tout moment. Lisez plutôt!
Ces trois figures de la scène politiques française ne partagent pas la position ferme de Paris qui refuse toujours de plier aux injonctions de la junte nigérienne, bien que la question de sa légitimité soit bien réelle.
Parlant de l’état de santé du président déchu, Hassoumi Massaoudou a indiqué que Mohamed Bazoum et sa famille « ont des problèmes avec le sommeil. Ils ont tous contracté le paludisme ».
Avec l’Ukraine, c’est la situation au Niger qui a dominé la réunion des ministres européens des Affaires étrangères ce jeudi à Tolède, en Espagne. Pour les Européens, la CEDEAO doit garder la main et l’Union européenne suivra ses initiatives.