Togo-Filière Soja/Campagne 2023-2024 : Les acteurs rassurent les institutions financières

Au Togo, la dernière campagne (2022-2023) dans la filière Soja a traversé une zone de turbulence. Des difficultés qui ont vite déteint sur les attentes d’une campagne qui, au départ, était prometteuse. Les conséquences, surtout sur le plan financier, continuent de porter préjudice aux acteurs qui font beaucoup d’efforts pour normaliser la situation. Aux portes d’une nouvelle campagne, ils tentent de prendre toutes les dispositions pour que la nouvelle aventure, celle de la session 2023-2024, puisse connaître le succès tant espéré.

Dans cette perspective, les membres de l’Association nationale des commerçants exportateurs de soja au Togo (ANCES) ont échangé avec les représentants des institutions financières ce vendredi 1er septembre 2023 à Lomé. Une rencontre au cours de laquelle l’association s’est donnée pour mission de rassurer les banques de la continuité du partenariat avec les acteurs du secteur.

D’ailleurs, faut-il préciser, le thème choisi pour l’occasion, « Campagne de commercialisation du Soja 2022-2023 : Bilan et perspectives du financement de la nouvelle campagne », en dit long sur la volonté manifeste des acteurs à mettre en confiance les institutions financières. Cependant, une rétrospection s’impose en raison des obstacles qui ont donné un coup de frein au déroulement de la précédente compagne. Et ces obstacles, selon l’interprofession de la filière Soja au Togo sont, entre autres, l’arrivée de plusieurs exportateurs nationaux et des expatriés, l’installation des unités de transformation avec des déclarations de volumes très élevés en besoin. A ceux-ci, s’ajoutent le retard de signature des agréments et celui du lancement de la campagne commerciale.

Comme on pouvait si attendre, ces conditions ont induit le retardement des exportations au profit des unités de transformation. Naturellement, cette situation, à son tour, a entrainé la perte de Clients due au retard de signature des contrats, l’invasion du marché international par le Soja et les tourteaux d’origine chinoise. Ainsi, les acteurs se retrouvent par ailleurs dans l’incapacité de rembourser des crédits bancaires avec des stocks invendus et disponibles au niveau producteurs et commerçants/exportateurs.

S’agissant justement des crédits bancaires non remboursés, les représentants des établissements financiers tels que Orabank, BOA, IB Bank, Sunu Bank, Ecobank, au cours des échanges, n’ont pas manqué d’établir les états financiers de leurs clients et de manifester leurs inquiétudes devant ce qui s’apparente à une « campagne désastreuse », d’après Komla Kadzakadè, président du CIFS.

A ces inquiétudes, l’ANCES avec le concours du CIFS, a pris des dispositions, notamment l’instauration d’un cadre d’échange permanent, l’assurance de la poursuite des exportations de la graine de soja, une concertation permanente avec les banques, le bilan, etc. Ceci, afin d’encourager les banques à poursuivre le financement des acteurs de la filière soja.

Il faut noter qu’en amont aux dispositions prises pour contrer cette situation conjoncturelle, les acteurs de la filière Soja ont mené des actions, notamment des discussions avec le gouvernement et accord de la poursuite des exportations, l’encouragement des producteurs à rester dans la filière à travers une tournée de remobilisation, l’anticipation sur la demande des agréments et l’évaluation de la capacité réelle des unités de transformation.

« Nous avons voulu avoir cette rencontre avec les institutions financières pour les rassurer de la continuité des activités sur les exportations de soja, trouver donc le moyen de concilier nos points de vue et les pousser à prendre cet engagement à continuer à soutenir la filière pour le bonheur des acteurs, des populations rurales et togolaises », a justifié Gustave Bakoundah, président de l’ANCES.

Photo de famille prise à la fin de la rencontre

La filière Soja au Togo est en plein essor ces dernières années. Premier pays exportateur du soja dans l’UE depuis 2019 et l’un des principaux producteurs de soja en Afrique de l’Ouest, le pays détient une production en constante augmentation. A titre d’exemple, la campagne de commercialisation 2021-2022 a enregistré une production nationale évaluée à 213 583 tonnes et une production Bio allant jusqu’à 120 094 tonnes (dans l’espace UE) ayant généré une recette de 96 milliards de francs CFA.

Etaient également présents à cette rencontre d’échanges, des  représentants du ministère togolais en charge du Commerce d’une part, du Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA) et du Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (FAIEJ), d’autre part. 

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