Faisant partie d’un groupe de clients, bastonné par des militaires dans la nuit du 12 au 13 Octobre 2023 dans un bar pour non-respect du couvre-feu toujours en vigueur, un jeune gabonais de la trentaine a rendu l’âme. L’affaire suscite émotion et interrogations sur la « liberté » de l’après clan Bongo.
Karl Stecy Akué Angoué, âgé de 30 ans, est décédé le 22 Octobre 2023 au CHUL (Centre Hospitalier Universitaire de Libreville) des suites de coups et blessures. En effet, son décès serait consécutif à ce qu’il convient d’appeler une « malheureuse bavure » de militaires en patrouille dans le cadre du couvre-feu décrété au lendemain du coup d’Etat du 30 Août.
Ces militaires ont passé à tabac dans la nuit du 12 au 13 Octobre, plusieurs personnes qui buvaient dans un bar et visiblement enfreignaient ledit couvre-feu.
Du côté de la société civile, on s’étonne que de telles pratiques caractéristiques du régime des Bongo reviennent encore sur la scène publique. « Nous sommes vraiment attristés, parce que nous ne pouvons pas comprendre que les mêmes agissements au temps du clan Bongo continuent jusqu’à aujourd’hui. Ce qu’il y avait à faire, c’était de les prendre, et les garder là jusqu’au matin, mais pas du tout de les bastonner ! Nous condamnons cela, et nous allons poursuivre cette situation afin que le ministère de la Défense applique ce qu’ils ont dit. Ils ont dit que si ce sont les militaires qui ont tué Karles, alors ils seront condamnés. Nous croyons que cela se fera, parce que nous n’allons pas laisser ça comme ça », a déclaré la vice-présidente du Conseil National de la Société Civile du pays.
Le Ministère de la Défense a, quant à lui, réagi en rassurant que si les auteurs de ces faits sont des militaires, ils répondront de leurs actes.
La famille éplorée a déclaré que le corps du jeune Karl resterait à la morgue jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire qui apparait comme un test grandeur nature à la volonté de changement et de justice affichée par le nouveau patron du « Palais du bord de mer ».