L’ancienne star du football africain a créé l’agréable surprise du continent en concédant sa défaite au second tour de l’élection présidentielle au Libéria.
Selon les résultats publiés vendredi, 17 novembre 2023 par la commission électorale, après des votes dans plus de 99% des bureaux, donnaient 50,89% à Joseph Boakai, 78 ans, et 49,11% à George Weah. L’opposant bénéficiait d’un peu plus de 28 000 voix d’avance, après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi,14 novembre 2023 et la participation a dépassé les 65% selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale.
Ailleurs, des résultats de ce genre pour un Président sortant, de surcroit candidat seulement à un second mandat, est inimaginable.
Ailleurs, on n’organise pas les élections pour les perdre. Ailleurs, un score aussi serré ne saurait être accepté par le pouvoir. Ailleurs, les élections n’ont même plus de sens.
Au Libéria , plus encore, la défaite dans l’élégance de Georges Oppong Manneh Weah montre clairement qu’une autre Afrique est possible.« Ce soir, (vendredi) le CDC [Coalition pour le changement démocratique] a perdu l’élection, mais le Liberia a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la défaite, a déclaré l’ancienne gloire du foot, au pouvoir depuis seulement 2017, dans un discours tenu sur la radio publique. Les résultats annoncés vendredi bien que non finaux, indiquent que Joseph Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper. J’ai parlé au Président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire. »
Que c’est beau !!! Un exercice aussi simple que beaucoup de dirigeants africains n’arrivent pas à faire.
Le desir du changement est inhérente à la vie humaine. Autrement Joseph Boakai , Ancien Vice- Président du pouvoir de Ellen Johnson Sirleaf auquel Weah a succédé ne pourrait revenir juste après un mandat dans l’opposition.Et cela devait être connu et accepté partout et par tous.
De toute évidence, un score aussi serré est un signe de bipolarisation confirmée du pays.Et l’ancien nouveau régime libérien devait en tenir compte dans sa gouvernance.
Au demeurant, c’est une belle leçon aux nombreux pouvoirs «chauve-souris» qui écument le continent pour reprendre le refrain d’une chanson fétiche de l’artiste ivoirien Fadal Dey.
Honoré ADONTUI
Source : Lecorrecteur