« Monsieur le Ministre, en ma qualité de chrétien, votre frère, j’ai un devoir de vérité à votre endroit… (…), c’est au nom de cette vérité et pour que le message serve aux autres et à moi-même que j’ai pris la parole ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère… », réagit le Professeur WOLOU Komi dans ce dossier qui voit Loïc Lawson et Anani Sossou privés de leur liberté.
Alors que les deux journalistes Loïc Lawson et Anani Sossou passent déjà plusieurs jours dans les conditions infernales de la prison civile de Lomé, les réactions fusent de partout. Le Secrétaire national du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), Prof. Wolou Komi a abordé ce dossier dans une réaction rendue publique ce 20 novembre 2023.
Arborant ses 3 casquettes d’homme politique, de leader religieux et de professeur de droit, Wolou Komi fait remarquer que les personnages publics doivent avoir une « zone de tolérance » en matière des propos tenus à leur égard. Il cite à ce titre le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé ou encore feu Mathieu Kérékou qui, selon une anecdote, disait des journalistes : « Pourvu que cela leur permette de vendre leurs journaux et de nourrir leurs familles » au sujet de propos déplacés à son égard.
Mais au-delà de tout ceci, le Professeur Wolou estime que le principe juridique de l’opportunité de poursuite aurait dû être observé dans ce dossier qui nuit une fois de plus « à l’image de notre pays ».
Saisissant cette occasion, le leader du PSR a lancé un appel à tous les « politiques » qui arborent publiquement un statut d’Homme de Dieu, chrétien ou musulman. C’est en ce sens qu’il cite un passage de la Bible pour interpeller le ministre plaignant sur ses propres prédications qui sont en contradiction avec la posture qu’il tient à l’égard des journalistes incarcérés. « L’homme public qui a une casquette de l’homme de Dieu aussi doit faire extrêmement attention », dit-il.
Pour finir, le Professeur de droit lance un appel aux magistrats togolais et à la communauté des juristes togolais. D’abord aux premiers, il leur rappelle l’un des fondamentaux du droit pénal : « la liberté le principe, et la détention l’exception ».
Puis aux seconds élargis au gouvernement et au parlement, une adresse est faite pour un débat ou un colloque sur cette question de délit de presse ou d’incarcération récurrente des journalistes.
Les lanceurs d’alerte en prison ou en exil ;
les pilleurs de la patrie au pouvoir ou dans son orbite,
voila ce que vit le Togo néo-colonial sous la chape de plomb qui le recouvre depuis janvier 1963 . A quand la libération ?