Les Noirs africains ont-ils vendu des esclaves africains aux marchands d’esclaves européens ? Faux !

Les Noirs africains ont-ils vendu des esclaves africains aux marchands d’esclaves européens ? Faux !

de Jean-Paul Pougala

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Extrait de « Comprendre l’Histoire de l’Afrique » de Jean-Paul Pougala disponible en 2024

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COMMENT UTILISER LA PENSEE GLOBALE POUR DEMONTER UN MENSONGE QUI DURE DEPUIS DES SIECLES ?

Ce n’est pas parce que jusqu’à ce jour, nous ne disposons d’aucun élément pouvant prouver ces mensonges des historiens européens, que, comme africains, nous pouvons nous limiter de tout balayer d’un revers de main comme du pur mensonge.

Il nous faut passer par des constructions de la Pensée Globale pour faire jaillir la vérité. C’est-à-dire voir le problème dans son ensemble et aller chercher des faits qui n’ont, à première vue, aucun rapport avec le sujet traité, mais qui à la conclusion vont compléter les parties manquantes du puzzle.

Ainsi, s’ils sont venus nous supplier d’acheter nos frères et sœurs comme esclaves, si ensuite ils sont venus nous supplier pour nous apporter la civilisation, on peut vérifier leur degré d’humanisme et de bonté sur leurs propres populations. Car pour aller offrir la bonté au monde entier, il faut bien que j’en fasse un peu dans ma propre maison.

Aujourd’hui, je vous invite à examiner avec quel humanisme ils traitaient les enfants de 6 à 8 ans dans 3 pays, la Grande Bretagne, la France et la Belgique durant les mêmes années où nous sommes supposés leur avoir vendu nos frères et sœurs africains comme esclaves et qu’après ils sont gentiment venus affronter la mort par le paludisme (l’ancêtre du Coronavirus) avec nous, juste pour notre bonheur.

1) EN GRANDE BRETAGNE

Edouard DUCPETIAUX (1804-1866) journaliste, issu d’une famille bourgeoise belge. Du 29 novembre 1830 jusqu’à ce qu’il aille à la retraite en 1861, il va passer 31 ans comme “inspecteur général des prisons et des établissements de bienfaisance”.

Il pense que pour qu’il y ait moins de délinquants en Belgique, l’Etat Belge ne peut pas laisser le patronat la liberté de disposer à sa guide de la vie des gens.

En 1843, il publie le livre qui nous intéresse aujourd’hui, intitulé “De la condition physique et morale des jeunes ouvriers et des moyens de l’améliorer”.

Dans ce livre, pour démontrer comment le libéralisme en vigueur en Europe amène le patronat de toute l’Europe a traiter tout le monde comme des animaux, il fait dans le tome-2 un réceuil des enquêtes réalisées en Grande Bretagne sur le sort des enfants esclaves dans les mine.

Voici ce qu’il écrit :

(…)

H. Austin, un des sous-commissaires, après avoir tracé un tableau déplorable de la condition des jeunes enfants employés dans les mines à couches minces de la partie nord du Lancashire, termine en citant ces paroles des parents de quelques-uns des jeunes ouvriers : “Je voudrais, dit l’un d’eux, que vous les vissiez rentrer après les travaux ; ils sont tellement harassés qu’ils se jettent là par terre comme des chiens (en désignant le foyer) ; nous ne pouvons parvenir à les faire mettre au lit.”

Le travail imposé aux jeunes ouvriers charbonniers dans les mines du Northumberland et de la partie septentrionale du comté de Durhani est représenté comme très-pénible; nul, s’il n’est doué d’une forte constitution et d’une santé robuste, ne peut le supporter sans une extrême fatigue; et un grand nombre de témoins de toutes les classes affirment que les plus jeunes enfants sont souvent tout à fait exténués, et que ceux d’un âge plus avancé se plaignent généralement de manquer d’appétit et d’éprouver une continuelle sensation de souffrance.

L’âge peu avancé et le sexe d’un grand nombre d’ouvriers charbonniers dans le district est de l’Ecosse. le pitoyable état dans lequel sont les fosses, l’insuffisance et la mauvaise qualité de la nourriture, tout contribue à aggraver la position du travailleur en augmentant ses fatigues. “Les membres délicats et les forces naissantes des petits garçons et des petites filles à peine âgés de 7 à 8 ans, ne peuvent suffire à un travail continu de l2 heures en moyenne, travail essentiellement irrégulier, cessant parfois avec la chute du jour, et parfois aussi se prolongeant pendant toute la nuit. Les témoignages de tous les hommes de l’art consultés, s’accordent à représenter ce travail comme essentiellement contraire à la santé et susceptible d’entraîner les plus graves accidents. Telle est la fatigue qu’il occasionne, que les jeunes ouvriers seraient tout à fait hors d’état d’assister aux leçons, en admettant qu’il y eût des écoles du soir dans le voisinage des exploitations. En rentrant chez eux, ces pauvres enfants, après avoir participé à la bâte à un maigre souper, composé de farine d’avoine ou de gruau bouilli, sont trop heureux de pouvoir aller puiser sur un mauvais grabat la force nécessaire pour retourner le lendemain à leurs occupations.” (R. H. FRANKS, Report, § 61.)

(…)

“Un autre sous-commissaire, M. Scriven, a pris la mesure de 60 enfants employés au charriage du charbon dans les houillères aux environs d’Halifax, et de 51 enfants employés aux travaux des champs dans la même localité, tous ayant en moyenne l’âge de 10 ans et 9 mois. Les premiers avaient moyennement 8 pieds 11 3/10 pouces de haut, et 2 pieds 3 pouces de circonférence, tandis que les seconds, avec la môme circonférence de 2 pieds 3 pouces, avaient 4 pieds 3 pouces en hauteur. C’est une différence de plus de 9 pour cent. — De la même manière, sur cinquante jeunes ouvriers houilleurs dont l’âge moyen était de 14 ans et 11 mois, on trouva une hauteur moyenne de 4 pieds 5 pouces sur 2 pieds 3 pouces de circonférence ; tandis que 49 jeunes agriculteurs, âgés de 15 ans et 6 mois, mesuraient 4 pieds 10 8/11 pouces de haut et à pieds 8 pouces de circonférence; ce qui établit une différence de près de 6 pouces en faveur de la taille des agriculteurs.

(…)

Pour ne pas multiplier ces extraits outre mesure, nous nous contenterons de citer un dernier témoignage, celui du Dr Scott Alison : “La plupart des enfants employés au travail des mines de houille dans l’est de l’Ecosse, dit-il, sont maigres, décharnés, fatigués, et décèlent par la contraction de leurs traits ainsi que par la couleur blafarde et jaunâtre de leur teint, la détérioration précoce de leur santé. Depuis la première enfance jusqu’à l’âge de 7 à 8 ans, on observe chez eux une disposition maladive et une grande imperfection dans le développement du corps. En tous cas, leur condition physique est bien inférieure à celle des autres enfants du même âge employés aux travaux agricoles et à la plupart des autres métiers, ou qui demeurent inoccupés. Leur croissance est lente et imparfaite, et la plupart n’ont pas à beaucoup près la taille qu’ils auraient atteinte sans doute s’ils avaient été placés dans des conditions moins défavorables.” »

Edouard DUCPETIAUX, De la condition physique et morale des jeunes ouvriers et des moyens de l’améliorer, Bruxelles, Méline, 1843, Vol. 2

2) EN BELGIQUE

A- Renseignements additionnels communiqués par M. l’Ingénieur en chef de la troisième division des mines, au Ministre Belge, des travaux publics.

Aujourd’hui, je vous invite à examiner avec quel humanisme ils traitaient les enfants de 6 à 8 ans dans 3 pays, la Grande Bretagne, la France et la Belgique durant les mêmes années où nous sommes supposés leur avoir vendu nos frères et sœurs africains comme esclaves et qu’après ils sont gentiment venus affronter la mort par le paludisme avec nous, juste pour notre bonheur.

« MONSIEUR LE MINISTRE,

Par dépêche du 3 février 1844, vous me faites l’honneur de me demander le nombre des enfants des deux sexes, au-dessous de l’âge de douze ans, employés dans les mines de ma division, et mon avis sur le mérite d’une disposition législative qui interdirait l’admission des enfants dans les mines avant l’âge de douze ans révolus.

Vingt-deux enfants : seize garçons et six filles, sont employés à la surface dans les magasins à nettoyer les minerais; et quinze garçons seulement n’ayant pas atteint leur treizième année, sont occupés dans l’intérieur des mines.

L’article 29 du décret du 3 janvier 1813 défend de laisser descendre ou travailler dans les mines et minières les enfants au-dessous de dix ans; cette disposition, si sage à tous égards, était devenue une nécessité alors que l’on employait tant d’enfants de l’âge de sept à dix ans au transport du minerai à l’intérieur des exploitations; mais, aujourd’hui que les petits traîneaux ont été remplacés par de grands galliots roulant sur des chemins de fer, ce sont, en général, des chevaux ou les ouvriers les plus robustes, de l’âge de seize à trente ans, qui font la besogne dont on chargeait autrefois les enfants.

Anciennement les galeries de roulage n’avaient que 0m 45 à 0m 65 de hauteur et atteignaient rarement un développement de 300 mètres; il y avait donc nécessité absolue d’employer les ouvriers les plus petits au transport des minerais, des déblais et des matériaux.

Maintenant que les progrès de l’art permettent de donner à ces voies des dimensions beaucoup plus grandes, etc., le déhouillement s’opère sur une plus grande échelle, s’éloigne parfois jusqu’à 1.5OO mètres de la bure d’extraction et ne réclame plus le concours de jeunes enfants.

Je ne vois donc aucun inconvénient à interdire l’accès des mines et minières aux enfants qui n’ont pas atteint douze ans révolus, tandis qu’une telle mesure peut produire des effets salutaires sur le physique et sur le moral de ces faibles créatures.

J’ajouterai encore, M. le Ministre, que tous les directeurs et chefs mineurs que j’ai interrogés m’ont déclaré, sans hésiter, qu’il y a longtemps que l’article 29 du décret précité aurait dû subir la modification projetée. C’est aussi l’opinion de la plupart des officiers des mines de la troisième division.

L’Ingénieur en chef des mines,

C. WELLEKENS. »

Liège, le 3 juillet 1844,

L’Ingénieur en Chef à propos du travail des enfants dans les mines de Liège

B- Réponse d’un Ingénieur en Chef, à l’ Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, Ministère de l’intérieur, Belgique, 1846

Les enfants employés dans les mines de Liège savent-ils lire ?

« Réponses de M. l’Ingénieur du sixième district de la troisième division des mines. Liège

QUESTION.

Les enfants employés dans les mines, savent-ils, en général, lire et écrire? Ont-ils des heures libres pendant lesquelles ils pourraient assister aux leçons, soit des écoles du jour, soit des écoles du soir, là où il en existe ?

RÉPONSE,

Les enfants employés dans les mines ne savent pas, en général, lire et écrire. Les mineurs sont, sous ce rapport, d’une insouciance très grande; dans beaucoup de mines d’ailleurs, les enfants, même au-dessous de dix ans (6-10 ans), gagnent déjà un salaire, en faisant le triage des pierres sur les tas de charbon extrait.

Dans les mines de Seraing, les enfants étant employés douze heures par jour, il est impossible qu’ils puissent, après une fatigue aussi prolongée, suivre avec le moindre fruit les leçons données aux écoles. Dans les mines situées au nord de la Vesdre, le travail du matin cessant vers deux heures, les ouvriers pourraient assister aux écoles du soir, s’il en existait. »

Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, 1846, Ministère Belge de l’intérieur

3) EN FRANCE

LA PREMIERE LOI SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS

(OCTOBRE 1842)

TÉMOIGNAGE D’UNE FILLETTE DE 11 ANS : DANS « LES DÉBUTS DE L’INDUSTRIE », P. 43, ENQUÊTE DE LA COMMISSION DES MINES EN 1842 EN FRANCE

« Je travaille au fond de la mine depuis trois ans pour le compte de mon père. Il me faut descendre à la fosse à deux heures du matin et j’en remonte à une ou deux heures de l’après-midi. Je me couche à six heures du soir pour être capable de recommencer le lendemain.

À l’endroit de la fosse où je travaille, le gisement est en pente raide. Avec mon fardeau, j’ai quatre pentes ou échelles à remonter, avant d’arriver à la galerie principale de la mine.

Mon travail c’est de remplir quatre à cinq wagonnets de deux cents kilos chacun. J’ai vingt voyages à faire pour remplir les cinq wagonnets. Quand je n’y arrive pas, je reçois une raclée. Je suis bien contente quand le travail est fini, parce que ça m’éreinte complètement. »

CONCLUSION

Il me plait de conclure avec ce poème de Victor Hugo, « Melancholia », extrait du recueil des poèmes : « Contemplations » écrit en 1856 pour dénoncer le travail des enfants français de 6 à 8 ans.

Victor Hugo est le guide de ce qu’on a appelé le Romantisme au XIXème siècle.

C’est un poète militant et engagé qui a dédié ses écrits au service des misérables français et contre les injustices sociales dans son pays.

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?

Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?

Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?

Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules

Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement

Dans la même prison le même mouvement.

Accroupis sous les dents d’une machine sombre,

Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,

Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,

Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.

Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.

Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.

Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.

Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !

Ils semblent dire à Dieu : – Petits comme nous sommes,

Notre père, voyez ce que nous font les hommes !

Ô servitude infâme imposée à l’enfant !

Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant

Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,

La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,

Et qui ferait – c’est là son fruit le plus certain ! –

D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !

Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,

Qui produit la richesse en créant la misère,

Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !

Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?

Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,

Une âme à la machine et la retire à l’homme !

Que ce travail, haï des mères, soit maudit !

Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,

Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !

Ô Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même,

Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,

Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux !

Victor Hugo, « Melancholia », extrait du recueil des poèmes : « Contemplations » écrit en 1856

LA LECON A RETENIR AUJOURD’HUI TIENT EN UNE SEULE QUESTION :

Quelqu’un peut-il contraindre ses propres enfants de 6 à 8 ans à travailler 12 heures par jour dans les mines et venir ensuite demander l’autorisation des africains qu’il considère comme des animaux, l’autorisation de le réduire en esclavage ?

Extrait du livre en cours d’écriture, destiné aux enfants du collège, intitulé « Comprendre l’Histoire de l’Afrique » de Jean-Paul Pougala

Extrait du 21/07/2019

(re-publié le 20/12/2023)

P.S : sur la photo, des enfants (esclaves blancs) qui travaillent dans une mine de Pennsylvanie aux USA en 1921

3 thoughts on “Les Noirs africains ont-ils vendu des esclaves africains aux marchands d’esclaves européens ? Faux !

  1. Franchement épargnez-nous de vos élucubrations interminables avec vos démonstrations qui ne vont souvent pas de soi il y a eu de l’esclavage dans toute l’Afrique certes mais vous oubliez juste que la pratique n’a pas été uniforme sur le continent pour la simple raison que les peuples sur le continent sont divers et variés avec à la clé différente approche des ce phénomène qui a duré au moins quatre siècles donc il est possible que dans d’autres régions africaines qu’il y ait eu des autochtones qui en ont profité pour s’enrichir évitez de pensez que l’Afrique est une et indivisible c’est un continent avec des peuples qui parfois sont très éloignés les uns des autres

  2. L´affirmation directe “Faux” me dérange énormément. J´en connais aujourd´hui qui sont prêts à vendre leurs frères pour moins que ce qu´on recevait à l´époque.

    1. Merci mon frère nous sommes fatigués de ces marchands de paroles creuses qui sous prétexte de défendre notre continent en arrive à oublier que l’Afrique est un continent avec des peuples divers et variés dont l’histoire et la culture peuvent être parfois très éloignées les unes des autres

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