Au Togo, le secteur des BTP fait face à un fléau persistant : le non-respect des prix mercuriales lors des négociations de contrats, où chaque entrepreneur cherche à imposer ses propres tarifs. Cette pratique a conduit à l’abandon de nombreux chantiers en raison de prix jugés trop bas. Une problématique que le Groupement National des Entrepreneurs du BTP (GNEBTP) entend combattre à travers une campagne de sensibilisation.
Dans le cadre des “Rencontres des entrepreneurs du GNEBTP”, une assemblée tenue ce jeudi 30 novembre 2023 à l’hôtel 2 Février à Lomé, l’organisation a réuni ses membres et l’ensemble des acteurs de la Commande publique pour discuter des problèmes liés aux prix, aux offres, à la prise de conscience, à la responsabilité des entrepreneurs, et d’autres sujets connexes.
M. Bassayi Kpatcha, 1er conseiller du GNEBTP, a souligné lors de l’événement : “Il est anormal de constater que des entreprises abandonnent des chantiers depuis un certain temps, prennent des délais excessivement longs, ce qui ne favorise ni l’entreprise ni le maître d’ouvrage. Cela crée également des problèmes pour l’économie du pays. Nous reconnaissons notre part de responsabilité. C’est pourquoi nous nous réunissons aujourd’hui pour prendre conscience de la nécessité de fixer des prix justes, de respecter les délais d’exécution et la qualité des travaux pour les fois à venir.”
Face à ce défi de taille, le GNEBTP ne ménage pas ses efforts pour le relever. Le slogan de la campagne, “Des chantiers abandonnés à cause des prix cassés, ça doit cesser !”, témoigne de la détermination des responsables du GNEBTP à lutter contre cette pratique.
M. Yawo Agbessi Tsogbe, président du GNEBTP, a déclaré : “Les gens fixent des prix qui ne sont pas raisonnables, ils ne parviennent pas à exécuter les travaux et abandonnent les chantiers, ou bien ils prennent des délais excessivement longs, et tout cela à cause des prix (…) Il est impératif que les gens comprennent que nous avons des responsabilités et que nous devons commencer par fixer des prix raisonnables pour respecter les délais.”
Il a ajouté : “Il est essentiel d’encourager nos ingénieurs d’étude de prix à estimer correctement les coûts des ouvrages, en budgétisant précisément les coûts humains et matériels, les coûts des matériaux, les frais bancaires, les impôts et taxes, les coûts liés à la gestion de la qualité, à l’hygiène, à la santé et à l’environnement, etc.”
La cérémonie d’ouverture de l’assemblée a été présidée par la Directrice de la facilitation des conditions opérationnelles des entreprises au ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, représentant la ministre du Commerce, Mme Rose Kayi Mivedor.