Transition au Niger : Togo, Bénin, et Sierra Leone chargés des négociations

La 64e session ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a eu lieu dimanche à Abuja au Nigeria, a été marquée par des discussions en réponse à la crise régionale, exacerbée par les coups d’État survenus au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et au Niger, ainsi que par deux tentatives de coups récentes ailleurs. Le Président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, a révélé que le Bénin, le Togo et la Sierra Leone formeraient une commission chargée de dialoguer avec la direction du CNSP au Niger, déterminant ainsi les progrès vers une transition courte et d’autres conditions pour lever les sanctions.

“En fonction des résultats de l’engagement par le comité des chefs d’État avec le CNSP, l’autorité lèvera progressivement les sanctions imposées au Niger. En cas de non-respect par le CNSP des résultats de l’engagement avec le comité, la CEDEAO maintiendra toutes les sanctions”, a déclaré Touray à la clôture du sommet.

Pendant le sommet, des critiques ont émergé à l’égard des pays sous régime militaire, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Le Dr Omar Alieu Touray a exprimé des inquiétudes quant aux violations des sanctions par les autorités militaires, soulignant les interférences avec l’accès humanitaire et les flux financiers transfrontaliers.

“Les rapports des agences humanitaires indiquent des interférences des autorités militaires avec l’accès humanitaire”, a souligné le Dr. Touray.

En outre, le dirigeant actuel du bloc ouest-africain, Bola Ahmed Tinubu, a qualifié la tentative de certains pays sous régime militaire de créer une Alliance des États du Sahel de “tentative fantôme visant à détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance qui impacte la vie” du peuple.

Cette déclaration fait suite à l’annonce du Tchad et de la Mauritanie, les membres restants de l’Alliance du G5 Sahel, de dissoudre le groupe antiterroriste, suite au départ du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Dans son discours de dimanche, Tinubu a également encouragé les dirigeants à s’opposer aux troubles en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, soulignant la position de “tolérance zéro” de la CEDEAO envers les changements inconstitutionnels de gouvernement.

Le mois dernier, des attaques armées ont ciblé des postes militaires, des prisons et des commissariats de police en Sierra Leone, qualifiées de tentative de coup d’État par le gouvernement, entraînant la mort de 21 personnes selon les médias locaux. Une semaine plus tard, la Guinée-Bissau a également dénoncé une tentative de coup d’État, avec des affrontements entre la garde nationale et les forces spéciales de la garde présidentielle.

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