Au Ghana, cette période de nouvelle année est propice aux prophéties de malheur. Des prophètes qui annoncent des catastrophes imminentes. Dans son sermon du 31 décembre, le pasteur Isaac Owusu-Bempah a encore prédit le chaos. Des prêches « susceptibles de menacer l’ordre public ». Malgré les alertes des autorités, les prophéties de malheur continuent.
« Sans l’intervention divine, le scrutin présidentiel pourrait dégénérer en un bain de sang », a prédit dimanche le pasteur Isaac Owusu-Bempah. Le 27 décembre, la police ghanéenne avait demandé aux pasteurs d’éviter de tenir ce genre de propos. La loi sur les infractions pénales de 1960 interdit en effet la communication de prophéties apocalyptiques, « susceptibles de semer la peur et la panique ».
Mais tous les ans, ces pasteurs influents récidivent. Pour Kobi Annan, analyste politique, cela montre la difficulté des autorités à faire respecter cette loi. « À moins de mettre des policiers dans les églises, une tâche difficile car il y en a des milliers au Ghana ou d’arrêter les personnes et les sensibiliser, il n’y a aucun moyen pratique de faire respecter la loi », estime le chercheur au micro de Christina Okello, du service Afrique. « Empiéter sur la liberté religieuse est très délicat. D’essayer de le faire ce serait possible. Mais là encore, des hommes politiques, dans une année électorale, ne prendraient pas ce risque d’arrêter un pasteur connu dans un pays qui est très pratiquant. »
En 2019, le pasteur Bempah, à la tête d’une des Eglises les plus influentes du Ghana avait déjà prédit la mort de plusieurs personnalités politiques, sans être inquiété. Deux ans plus tard, c’est le pasteur Stephen Akwasi qui avait annoncé la mort du célèbre chanteur ghanéen Shatta Wale, ce qui avait suscité un vif émoi. Placé en détention provisoire, Akwasi avait été libéré peu de temps après.
RFI
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