La France a fermé son ambassade au Niger mardi, pour incapacité de fonctionner depuis près de 5 mois. Une fermeture qui sonne la fin du bras de fer entre Niamey et Paris. Dans la capitale du Niger, l’on prône désormais la réciprocité.
« Nous sommes dans le cadre d’une relation bilatérale, entre deux Etats, la France et le Niger. Si la France estime qu’elle n’a plus d’intérêts au Niger et qu’elle décide de fermer ses frontières, je crois que la réciprocité voudrait aussi que le Niger de son côté crée les conditions de la fermeture de son ambassade. À partir de cet instant, où nous nous sommes dit que désormais nous nous inscrivons dans une logique d’indépendance totale, d’une indépendance comme son nom l’indique, il va falloir qu’on le ressente dans les actes et actions de tous les deux », estime Anassa Djibrilla, acteur de la société civile.
Le bâtiment de l’ambassade désormais inoccupé, avec des policiers nigériens en faction qui surveillent. Le M62 se félicite de cette fermeture qu’on attendait depuis longtemps.
« Cette ambassade aurait dû être fermée depuis fort longtemps par nos autorités. Parce que nous en ce qui nous concerne au niveau du mouvement M62 nous avons demandé à l’Etat du Niger de rompre tout rapport politique et économique avec la France, jusqu’à ce qu’il y ait des nouvelles autorités qui puissent comprendre le sens de notre combat et traiter d’égal à égal avec nous », déclare Abdoulaye Seydou, Coordonnateur M62.
Pour la société civile nigérienne, il est désormais temps de traiter sur une même balance égalitaire avec la France et les autres Etats. Il n’est plus question de chantage, et si la France ferme son ambassade en représailles, elle doit faire de même pour ses compagnies au Niger.
« Si c’est une mesure de rétorsion par rapport au choix souverain du peuple nigérien, de prendre en charge désormais son indépendance et sa souveraineté, la France ferait mieux de mettre un terme aux contrats léonins qu’elle a imposée à notre pays depuis bientôt 60 ans. Ce serait quand même juste pour le peuple nigérien qu’en partant avec son ambassade, que la France parte aussi avec ses entreprises qui exploitent notre pays depuis fort longtemps ».
Pour l’heure à Niamey, c’est une décision qui ravit les acteurs de la société civile, les politiques et les habitants. Au Niger, nombreux sont ceux qui estiment n’attendre de représailles de la part de la France, mais appellent tout de même à rester vigilants. C’est le moment venu au Niger de prendre personnellement en main son développement.