Alain Foka et ses relations avec le Togo: Le journaliste lâche tout

Après son départ de RFI, Alain Foka a posé ses valises à Lomé au Togo où, avec ses amis, il a récemment lancé « Manssah ». Aperçu dernièrement aux côtés de Faure Gnassingbé à Kara, lors de la commémoration du 20e anniversaire du décès du feu Eyadema, l’ex-chroniqueur de RFI a été sous le feu des critiques. Il a été taxé de supporter pour le régime cinquantenaire. D’autres vont jusqu’à lui attribuer un poste de conseiller à la  présidence de Lomé. Dans une récente interview accordée exclusivement à son confrère et compatriote Jules Domche, le journaliste camerounais répond à ses détracteurs, sans concession.

Pourquoi le choix du Togo ? Pourquoi avoir choisi d’implanter Manssah à Lomé ? C’est la question qui lui a été posée. L’homme répond avec un air ironique, lançant ses mots avec un soupçon de sarcasme.  « Moi aussi j’ai appris par la presse que je vivais désormais au Togo. Et j’en ai pris acte »,  a-t-il lâché.

Et d’ajouter : « C’est vrai que je viens au Togo depuis 1989, depuis que le vieux (ndlr, Gnassingbé Eyadema) était aux affaires, je n’avais jamais encore remarqué que le fait de venir au Togo était un péché. Pourquoi pas le Togo ? C’est encore-là une des choses qui est triste, parce qu’avec ça, tu te rends compte qu’aujourd’hui, si on recommençait la traite négrière, il y aurait quand même pas mal de Nègres qui vendraient leurs frères à la vitesse et avec le même plaisir. Manssah, pourquoi pas Lomé ? C’est plutôt la question que devraient se poser un certain nombre personnes en se disant, est-ce que Alain Foka est le seul à choisir la direction du Togo ».

Selon lui, le Togo est un pays en pleine émergence, « un hub », avec des banques qui y installent leur siège. « Le Togo est un hub. S’il y a des gens qui se battent pour pouvoir y s’installer. C’est parce qu’il y a quelque chose qu’offre le Togo. Pourquoi est-ce que Foka ne pourrait pas en bénéficier ? Au-delà de l’amitié que je peux avoir avec le Président de la République ou avec d’autres personnes au Togo, ça a dû jouer évidement, mais pour moi, j’ai dû regarder l’endroit  qui était le mieux placé pour pouvoir installer Manssah, et il y avait le Togo. Je regarde aujourd’hui que ceux qui critiquent ne sont pas mécontents qu’Asky soit sur place. C’est le seul pays où vous pouvez aller n’importe où en seul vol. C’est vraiment un hub », a-t-il poursuivi.

Le journaliste qui traite ses détracteurs de « panafricanistes du clavier » se dit être surpris d’être critiqué pour la simple raison que son choix, en tant qu’Africain, fils du Cameroun, soit porté sur le Togo qui est aussi un pays africain. « Si j’avais dit, je vais au Cameroun, les mêmes auraient dit : vous avez vu, il rejoint Paul Biya pour le soutenir puisqu’il ne disait jamais du mal de lui. Ils diront qu’il (Alain Foka) est rentré au Cameroun, pourtant c’est mon pays. J’aurais pu rentrer au Cameroun, j’aurais eu cette critique, je serai au Congo Démocratique par exemple, et on aurait dit, c’est un pro de Félix. Je serai allé au Niger, et ils diront : Ah il est allé au pays de sa femme, il sera protégé… Donc quel que soit le  choix que j’aurai opéré, il y aurait eu des critiques. J’ai des maisons dans plusieurs pays d’Afrique où je vis », a-t-il souligné.

L’homme ne nie pas son « amitié » avec le chef de l’Etat Faure Gnassingbé et les pontes du régime. « Je ne suis pas en train de me cacher. J’ai une bonne relation avec le président Faure, cela ne date pas d’aujourd’hui, j’ai une bonne relation avec le père, est-ce que je dois en avoir honte ? Non pas du tout. Je ne suis pas dans la politique politicienne, je ne suis pas dans la politique togolo-togolaise. J’ai vu cette photo qu’on a baladée quand on était à Kara dans le nord. Depuis 19 ans, je viens de façon régulière le 05 février au Togo pour la  commémoration de la mort du père », a-t-il précisé.   

Alors qu’on le soupçonne de faire partie de la brochette de conseillers spéciaux de Faure Gnassingbé qui déambulent de jour comme de nuit dans les couloirs de la Présidence, Alain Foka botte en touche ces allégations. « Mais-là, d’un coup, je suis devenu conseiller, parce que j’étais dans la salle à Kara autour des membres du gouvernement (sourire). C’est quand on m’a montré les images que je me suis rendu compte que je n’étais pas loin du président dans la salle ce jour-là. (…) Je ne suis pas encore conseiller, on me l’a même  pas encore proposé, mais  je pense que le  président Faure sait bien que je ne quitterai pas un maître pour un autre », a-t-il  essayé de convaincre.

Alain Foka avoue qu’il n’a jamais reçu un centime de la part de Faure Gnassingbé pour financer son projet Manssah. « Si Faure Gnassingbé peut écouter cette émission et décide de nous de l’argent, on ne dira pas non hein. Cela va nous avantager. Personne n’a encore donné un centime à Manssah », a-t-il défendu.

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