L’Association Togolaise pour le Bien-être Familial (ATBEF) a organisé, les 23 et 24 février derniers, à Lomé, un atelier visant à sensibiliser les professionnels des médias sur la question délicate de l’avortement sécurisé et clandestin, dans le but de clarifier les valeurs entourant ce sujet sensible.
Inscrit dans le cadre du projet « Soins Complets de l’Avortement_Hewlett », cet événement a permis à vingtaine de journalistes de mieux appréhender les enjeux liés à ce phénomène, ainsi que les cadres juridiques nationaux et internationaux, et surtout les mesures pratiques pour le combattre au sein des communautés.
L’objectif des organisateurs était d’inciter les communicateurs à modifier les attitudes vis-à-vis de l’avortement et à promouvoir les mécanismes de prévention de l’ATBEF.
Avec un taux de 3% de décès des mères et des filles en âge de procréer, cette problématique est devenue virulente, incitant à une réflexion approfondie à travers les médias.
« Nous avons organisé cet atelier car nous avons constaté une recrudescence des avortements clandestins entraînant la mort de nombreuses femmes et filles en âge de procréer. Selon les statistiques, plus de 3% des décès féminins sont dus à ces avortements clandestins. Nous espérons que les dispositions légales autorisant l’avortement sécurisé seront largement diffusées afin que les femmes ne prennent plus le risque de recourir à des avortements clandestins », a déclaré Mme Victoire Oudjeke, formatrice.
Au cours de ces deux jours, les journalistes ont été sensibilisés et mobilisés pour contribuer à la lutte contre les avortements non sécurisés chez les adolescentes, les jeunes et les femmes.
« Nous savons désormais que, grâce à une approche éthique, nous pouvons toucher même les populations les plus reculées. Il est essentiel de trouver des relais d’information dans chaque village pour sensibiliser sur l’avortement. Nous comptons sur les médias pour changer la perception de l’avortement et pour diffuser les informations nécessaires, car nous savons que c’est un sujet sensible », a-t-elle ajouté.
Selon les dernières données de l’OMS, plus de 1,8 million d’avortements non sécurisés sont réalisés chaque année en Afrique de l’Ouest, avec un taux de décès de 540 pour 100 000 avortements.
Le Togo figure parmi les pays qui incriminent l’avortement en dehors de trois cas spécifiés dans le Code pénal : en cas de danger pour la vie de la mère, de malformation fœtale détectée par échographie, et en cas de viol ou d’inceste.