L’idée que le Togo puisse être cité comme un modèle de démocratie moderne en Afrique s’étiole au rythme de la volonté de conservation du pouvoir du régime RPT/UNIR. Le projet de toilettage constitutionnel mis en branle par les soutiens de Faure Gnassingbé rame à contre sens des idéaux démocratiques.
Après les multiples tripatouillages apportés par le régime RPT/UNIR à la Constitution de 1992 votée par l’ensemble des togolais, il s’apprête cette fois-ci à la dénaturer complètement : « Article 37: Le Président de la République est élu sans débat par le Parlement en séance conjointe de ses membres. L´élection du Président de la République a lieu au scrutin secret à la majorité absolue. Après le troisième tour de scrutin, est élue la personne qui réunit sur son nom le plus grand nombre de voix…Article 39: Le Président de la République est élu pour sept ans. Il n´est rééligible qu´une fois ».
C’est en substance la nouvelle idée sortie du laboratoire des partisans de la conservation du pouvoir au Togo. Derrière ce subterfuge, l’unique objectif étant de maintenir Faure Gnassingbé au pouvoir.
Qu’on s’en souvienne, c’est le même régime RPT/UNIR qui a inauguré l’ère des multiples mandats par les révisions constitutionnelles en fin de mandat du président en exercice. La pratique s’est répandue en Afrique comme une trainée de poudre et elle réussit là où il n’y a pas d’institutions fortes et républicaines. Et lorsque le mandat des Chefs d’Etats africains arrive à expiration, les populations retiennent leur souffle en espérant ce que ceux-ci résistent au virus de changement des constitutions afin de se maintenir au pouvoir.
La nouvelle recette servie par le régime de Faure Gnassingbé risque de faire tâche sur un tableau démocratique qui n’est pas très reluisant en Afrique de l’Ouest notamment.
Ces tours de passe-passe dont sont friands les régimes anti-démocratiques pourraient à l’avenir se multiplier si la communauté internationale garde son silence face à ce énième coup de force constitutionnel.