Désinformation: Ibrahim Traoré s’attaque à la couverture occidentale en Afrique

En ce début de week-end, le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a vivement critiqué la manière dont les médias occidentaux dépeignent les dirigeants africains. Il a particulièrement illustré ses propos en évoquant l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.

Lors de son allocution télévisée, Traoré a affirmé qu’une campagne de désinformation avait contribué à la chute de Gbagbo en 2011, en grande partie à cause de l’intervention militaire française. Selon lui, ces médias propagent des informations fallacieuses qui manipulent l’opinion publique mondiale. « La plupart des médias occidentaux mentent. Ils passent leur temps à manipuler. Prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire. Qui n’a pas détesté Gbagbo à cause de ces médias ? C’est le cas de notre génération », a-t-il déclaré avec véhémence.

Il a ensuite expliqué comment cette couverture médiatique négative a créé une perception défavorable de Gbagbo au niveau international. « Ils ont tellement mentionné sur lui, raconté n’importe quoi, et mis la pression par l’information que vous finissez par détester la personne. Ils imposent un modèle hideux de la personne dans l’esprit des gens », a-t-il déploré.

Traoré a également critiqué le traitement réservé à Gbagbo par la Cour pénale internationale (CPI), soulignant le contraste entre les accusations portées contre l’ancien président ivoirien et son acquittement final. « On a amené Laurent Gbagbo à la CPI. Ensuite, on nous dit qu’il n’est coupable de rien. Est-ce sérieux ? », a-t-il exprimé avec indignation.

S’adressant aux jeunes du Burkina Faso et plus largement de l’Afrique, Traoré les a incités à être sceptiques face aux récits des médias occidentaux et à chercher des sources d’information plus indépendantes. « RFI, France 24, Le Monde, Jeune Afrique… sont contraintes de faire le travail qu’on leur demande. Ils ne sont pas libres. Ils ne vivent pas de la publicité ou autre. C’est faux, ils sont financés par des intérêts particuliers », a-t-il affirmé, dénonçant la dépendance financière de ces médias.

Réactions aux récents événements à Ouagadougou


Ces déclarations interviennent dans un contexte de tension accrue après des incidents à Ouagadougou le 12 juin, où des coups de feu ont été entendus près de la présidence et un obus de roquette a explosé à proximité du siège de la télévision publique RTB.

Face aux spéculations des médias français, désormais suspendus dans le pays, concernant sa sécurité, Ibrahim Traoré est apparu à la télévision nationale pour démentir toute mutinerie au sein de l’armée. Cette intervention suivait une attaque meurtrière menée par des insurgés affiliés à Al-Qaïda près de la frontière avec le Niger, qui a coûté la vie à plus de 100 soldats burkinabés.

S’exprimant pour la première fois depuis cette attaque, Traoré n’a pas directement mentionné la revendication de l’attaque par un groupe affilié à Al-Qaïda, mais il a assuré que le Burkina Faso avait immédiatement réagi en lançant une opération et en envoyant des renforts. « Ce n’est absolument pas le cas. Nous sommes ici », a-t-il déclaré devant le siège de la RTB, démentant les rumeurs de mutinerie. « L’incident s’est produit alors que nous étions en conseil des ministres. »

Il a précisé qu’une roquette avait été accidentellement tirée dans la cour de la RTB par les forces présentes pour protéger le personnel de la chaîne, ajoutant qu’il n’y avait pas eu de morts, bien que quelques personnes aient été blessées.

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