L’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE-Togo) anime depuis hier jeudi à Lomé, un atelier pour booster les capacités des organisations de la société civile (OSC) dans la bataille contre la criminalité environnementale. L’initiative vise à mettre en lumière un problème pressant : le trafic international d’espèces sauvages.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Togo n’est pas épargné par ce fléau mondial. Le pays est devenu une plaque tournante du commerce illicite de l’ivoire, ainsi que du trafic de perroquets, de lézards et de cornes de rhinocéros. Les études révèlent que le Togo joue un rôle significatif dans ce trafic, malgré les efforts du gouvernement pour endiguer le phénomène.
En dépit des engagements internationaux et des stratégies locales adoptées par le gouvernement pour la conservation de la faune, les efforts de lutte contre ces crimes restent insuffisants et fragmentés en raison de la corruption, du manque de connaissance des lois environnementales et de leur faible application. « La faible capacité des acteurs et des OSC ralentit la lutte contre le trafic illégal des espèces sauvages et complique l’atteinte des objectifs climatiques », a expliqué Mme Djodji Precilia, Juriste, Directrice exécutive de l’ANCE-Togo.
Cet atelier de deux jours, organisé par l’ANCE-Togo et réunissant une quinzaine d’organisations de la société civile à Lomé, a pour objectif de former ces organisations afin qu’elles puissent jouer un rôle plus efficace dans la conservation de l’environnement et la lutte contre la criminalité environnementale.
Hier jeudi après-midi, à l’ouverture des travaux, les participants ont été formés sur « les instruments juridiques, internationaux et nationaux de lutte contre la corruption et le trafic illicite d’espèces de faune sauvage ». Mme Djodji Precilia et M. Affissi Ifambi, juriste environnementaliste à l’ANCE-Togo, ont présenté les liens entre la corruption verte, la criminalité environnementale, le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les crimes organisés.
Ce vendredi après-midi, l’atelier se poursuivra avec des sessions sur « les impacts et la lutte contre la criminalité environnementale » et sur « la protection des sources et des lanceurs d’alerte ». Des séances d’échanges et de partage sur les modules sont également prévues.
Avec cette initiative, l’ANCE-Togo espère que les OSC seront mieux préparées pour faire face aux défis posés par le trafic d’espèces sauvages et contribuer efficacement à la protection de l’environnement. « Il est essentiel de sensibiliser le public aux effets néfastes de la corruption sur tous les aspects de la société. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur la formation et le renforcement des capacités, en présentant les outils disponibles à tous niveaux pour lutter contre ce fléau. Les participants devront ensuite diffuser cette information et collaborer pour combattre la corruption efficacement », a souligné Mme Djodji Precilia.
Faut-il le rappeler. Cet atelier fait suite à une session de formation de deux (2) jours organisée en Mai dernier à l’endroit des journalistes togolais pour les outiller sur les techniques d’investigation efficaces visant à accroître les preuves et l’exposition de la corruption dans les crimes environnementaux. L’initiative est soutenue par Transparency International et Waverley Street Foundation (WSF).