Reçu jeudi sur les ondes de la radio Victoire FM, l’ancien ministre de l’Intérieur, Me François Boko, s’est exprimé au sujet de la récente attaque djihadiste à Kpekpakandi, dans la région des Savanes, qui a coûté la vie à plusieurs soldats togolais. Il a fermement condamné cette attaque, attribuant la responsabilité aux autorités togolaises.
Selon François Boko, les erreurs diplomatiques de Faure Gnassingbé dans la sous-région jouent un rôle significatif dans cette situation. « Nous sommes en train de subir les conséquences d’une diplomatie attrape-tout. D’une diplomatie qui se mêle de tout, qui est partie chercher officiellement l’insécurité, un problème qui ne nous concernait pas, et l’a transposée à nos frontières. Il faut que nos autorités arrêtent de faire mazé-mazé (ndlr, faire voir, en Ewé) dans la diplomatie », a-t-il indiqué Me Boko.
François Boko a appelé l’État à revoir le dispositif de sécurité, dénonçant le manque d’équipement adéquat pour les forces de défense. Il a révélé que des chars et des équipements blindés, achetés à grands frais, sont stockés à la garde présidentielle par crainte qu’ils ne soient utilisés contre le président Faure Gnassingbé. « Faure Gnassingbé craint que s’il met des chars à la disposition de l’armée, ces équipements peuvent se retourner contre lui », a ajouté François Boko qui souligne la nécessité de fournir les moyens adéquats au dispositif sécuritaire togolais, y compris des renseignements avancés dans les territoires ennemis.
Suivant de près l’évolution de la situation sécuritaire au nord du pays, l’opposant en exil a reproché aux autorités togolaises de ne pas rendre les hommages mérités aux soldats tombés. Il a critiqué l’absence de reconnaissance publique pour les soldats morts au combat. Il a également dénoncé l’enterrement discret de ces soldats, appelant à des hommages publics plutôt que des compensations financières de 10 millions FCFA à leurs familles. « Ce n’est pas bien d’exposer nos soldats comme ça. Vous vous rendez compte, on ne leur rend jamais hommage. Ils vont encore les enterrer en catimini, alors qu’ils sont partis mourir pour nous. On n’a jamais ramené le corps de nos vaillants soldas dans la capitale comme cela se fait dans tous les pays, pour leur rendre hommage. Ce n’est pas sérieux. Il faut leur rendre hommage et promettre que leur mort ne sera pas une mort vaine. Ils ont pris un arrêté qui stipule que si quelqu’un tombe sur le champ de bataille, sa famille va percevoir 10 000 000 FCFA. 10 millions FCFA c’est quoi ? Je préfère qu’on rende des honneurs sur la place publique à nos braves soldats que de donner de l’argent à leurs familles », a-t-il conclu.