Un ancien militaire français, désormais “conseiller en sécurité pour une entreprise minière australienne” au Burkina Faso, a été arrêté mi-août par la police burkinabè, selon un reportage du journal Le Monde, ce mardi 27 août 2024.
L’ex-légionnaire, identifié comme Damien L., avait regagné le Burkina Faso le 11 août 2024 pour une rotation mensuelle, une routine qu’il suit depuis quatre ans. Selon des sources officielles, son arrestation serait due à un problème de visa.
D’après le média français, Damien L., un Normand d’une quarantaine d’années, a servi pendant cinq ans au sein du 2e régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi, en Corse, atteignant le grade de caporal. Après avoir quitté la Légion étrangère, il a embrassé une carrière dans la sécurité privée, comme nombre de ses anciens camarades. Il a ainsi travaillé dans plusieurs pays, dont Haïti, l’Irak, et le Venezuela, avant de se tourner vers le secteur minier au Burkina Faso en 2020.
À son arrivée récente à Ouagadougou, Damien L. a été appréhendé par des agents de la Direction de la sécurité de l’État (DSE). Sa chambre d’hôtel, située dans un établissement également « fréquenté par des paramilitaires russes », a été perquisitionnée. Les agents de la DSE ont saisi ses téléphones et son ordinateur personnel, découvrant des échanges d’informations sur la situation sécuritaire au Burkina Faso. Ces éléments ont suscité des soupçons d’espionnage, déclenchant une enquête plus approfondie sur son réseau et ses contacts.
Toujours selon Le Monde, Damien L. a été transféré dans une villa utilisée comme centre de détention par la DSE dans le quartier de Ouaga 2000. Certains responsables de la sécurité burkinabè le soupçonnent de collaborer clandestinement avec les services de renseignement français, une allégation que plusieurs sources françaises contestent fermement.
Pour l’heure, le ministère français des Affaires étrangères n’a émis aucun commentaire sur cette affaire, laissant planer le flou autour des accusations portées contre cet ancien militaire.