Depuis plusieurs années, l’opposition togolaise semble peiner à raviver la flamme populaire qui avait marqué les premières vagues de contestation politique au Togo. La difficulté à mobiliser le peuple soulève des questions cruciales sur l’avenir politique du pays.
L’aspiration à l’alternance politique, autrefois un moteur puissant des mobilisations populaires au Togo, semble aujourd’hui avoir perdu de son dynamisme. Ce changement est en partie attribuable à divers facteurs et surtout au boycott des législatives de 2018. Un acte qui a marqué un tournant significatif dans l’engagement de l’opposition. Ce boycott, bien qu’ayant été une forme de protestation contre un processus jugé non transparent, a également contribué à une désillusion croissante parmi les électeurs et a affaibli la position de l’opposition dans le débat politique.
En conséquence, l’opposition togolaise se trouve confrontée à plusieurs défis majeurs. Parmi ceux-ci, les conflits internes au sein des partis politiques, la méfiance croissante envers les institutions de la République et la difficile alternance à la tête des partis sont particulièrement préoccupants. Ces facteurs ont non seulement affaibli la cohésion interne des mouvements d’opposition, mais également contribué à une perte de crédibilité vis-à-vis de la population. Les difficultés opérationnelles et la stagnation des leaderships au sein des partis ont laissé place à une perception de stagnation et de manque d’innovation, ce qui a aggravé la situation.
Le contexte politique actuel, marqué par un gouvernement de transition dirigé par Victoire Tomegah Dogbé, qui conduit le Togo manu militari vers la “5ème République” avec une Assemblée nationale « monocolore » est tout autant inquiétant que le récent coup d’État constitutionnel. Et l’absence de manifestations significatives de la part du peuple togolais contre ce changement est un indicateur d’une situation politique, où la population est relativement passive.
Pour apaiser les tensions et promouvoir une transition réussie, il revient au gouvernement d’engager un dialogue constructif avec les opposants, intégrer des voix diverses dans le processus de décision, et mettre en place des réformes qui répondent aux préoccupations populaires.
Au-delà de tout, on note aussi la restriction de l’espace civique par le régime en place. Ce dernier, depuis plus de 10 ans, est devenu réfractaire aux manifestations publiques pacifiques dans le pays. Bafouant les principes élémentaires des droits humains.
Face à ces défis, l’opposition togolaise est appelée à une unicité d’action, mais va-t-elle réussir à renouer ses liens avec le peuple togolais ? C’est le wait and see.