Dans un contexte de faible participation et de critiques grandissantes, Abdelmadjid Tebboune a été réélu président de l’Algérie avec 94,65 % des voix, selon les résultats préliminaires annoncés dimanche par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Le président sortant, âgé de 78 ans, entamera donc son second mandat à la tête de l’État algérien.
Mohamed Charfi, président de l’Anie, a déclaré qu’Abdelmadjid Tebboune avait obtenu 5,32 millions de suffrages sur un total de 5,63 millions de voix exprimées par les électeurs des trois candidats en lice. Cependant, Charfi n’a pas fourni de détails sur le nombre de bulletins nuls ni sur le taux final de participation, laissant planer le doute sur la transparence du scrutin. Selon des estimations communiquées la veille, la participation aurait atteint un taux moyen de 48 %, un chiffre jugé préoccupant compte tenu de la désaffection des électeurs.
Le scrutin s’est déroulé dans un climat marqué par un désintérêt croissant de la population pour la politique, ce qui rappelle l’élection de décembre 2019, où Abdelmadjid Tebboune avait remporté la présidence avec 58 % des voix, mais une participation de seulement 39,83 %.
Face à Tebboune, les deux autres candidats, Abdelaali Hassani, leader du parti islamiste modéré Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), et Youcef Aouchiche, chef du Front des forces socialistes (FFS), ont respectivement recueilli 3,17 % et 2,16 % des suffrages.
Cependant, la véritable surprise est venue des trois équipes de campagne, y compris celle de Tebboune, qui ont dénoncé dans un communiqué commun d’après les médias locaux, « des irrégularités et contradictions dans les résultats annoncés par l’Anie », disant vouloir « informer l’opinion publique du flou et des contradictions des chiffres de participation ».