Togo- Pourquoi les prix des produits pétroliers ne baissent-ils pas malgré la chute du baril ?

Depuis juillet 2022, les prix des produits pétroliers au Togo restent inchangés, stagnants malgré la chute notable du prix du baril sur le marché international. Pourtant, à l’époque, le gouvernement avait justifié une hausse des tarifs pour faire face à l’augmentation du prix du baril, alors fixé à plus de 110 dollars.

Dans un communiqué en date du 18 juillet 2022, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale avait annoncé cette hausse, à la grande déception des Togolais. Selon les autorités, l’augmentation des prix était nécessaire pour assurer l’approvisionnement continu du pays en produits pétroliers, en réponse à la flambée des prix sur le marché international.

Ainsi, le prix du super sans plomb était passé de 625 FCFA à 700 FCFA, soit une augmentation de 75 FCFA. Le pétrole lampant avait grimpé de 70 FCFA pour atteindre 650 FCFA, tandis que le gasoil avait subi la plus forte hausse, augmentant de 190 FCFA pour se fixer à 850 FCFA. Le mélange 2 temps, quant à lui, avait été ajusté à 788 FCFA.

Une stagnation des prix incompréhensible

Aujourd’hui, alors que le prix du baril est redescendu sous la barre des 70 dollars, aucune baisse des prix n’a été constatée au Togo. Le gouvernement, à travers le Comité de Suivi des Fluctuations des Prix des Produits Pétroliers (CSFPPP), continue de maintenir des prix élevés. Cela suscite des interrogations sur la gestion de cette situation, d’autant plus que dans de nombreux pays, les fluctuations des prix suivent généralement l’évolution du cours du baril à l’international.

Cette inertie alimente les spéculations : profite-t-elle à certaines sphères du pouvoir ? La question mérite d’être posée. Dans un pays où la précarité est omniprésente, la persistance de ces tarifs exorbitants laisse penser que les dirigeants ferment les yeux sur les difficultés que vivent les citoyens.

Des comparaisons alarmantes

Le cas du gaz butane est encore plus préoccupant. Alors que la bouteille de 12,5 kg coûte environ 3500 F CFA au Niger et 5500 F CFA en Côte d’Ivoire, elle est vendue à 10 000 F CFA au Togo. Et ce, malgré les tentatives des autorités de faire croire à une quelconque subvention. Cette situation ajoute un fardeau supplémentaire sur une population déjà en proie à des difficultés économiques.

Le gouvernement, qui se targue régulièrement de prôner la transparence et la redevabilité, semble pourtant ignorer les réalités que vivent les ménages togolais. A l’aube de la rentrée scolaire, la détresse des familles est palpable, amplifiée par les taxes et les dépenses publiques jugées souvent non prioritaires.

Un appel à la transparence

Dans ce contexte, il est légitime de se demander à quoi servent réellement les fluctuations du baril à l’international si elles ne se répercutent pas sur les prix locaux. Une clarification de la part des autorités sur la gestion de cette situation serait nécessaire pour restaurer la confiance et apporter un peu de répit à une population en quête de solutions.

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