Au Togo, il s’est toujours posé un grave problème de gouvernance et de compétence. La preuve, plus de 60 ans après l’accession à la souveraineté internationale, et 58 ans de règne absolu des Gnassingbé, le régime togolais est incapable de fournir de l’énergie électrique aux populations.
On ne cessera de le dire, à l’ère du tout numérique, l’électricité n’est plus censée être un luxe. Elle a valeur d’oxygène, « un produit de première nécessité par excellence, au même titre que l’eau potable », comme le dirait l’autre. Mais chez nous, les coupures de courant occupent une place de choix dans le quotidien des Togolais. Pendant des heures, des quartiers entiers sont plongés dans le noir, avec les conséquences désastreuses pour l’administration, les entreprises, les particuliers, etc., obligés de tourner au ralenti.
En début d’année, le pays avait connu une crise énergétique de grande ampleur. Manifestement, aucune solution durable n’a été trouvée à ce problème vital pour notre pays. Puisque le délestage est de nouveau de retour, avec son impact « quasi-instantané, brutal et massif ».
Dans un communiqué rendu public le 05 novembre 2024, la Compagnie Energie Électrique du Togo (CEET) informait « son aimable clientèle qu’elle enregistre depuis 13h 00 des perturbations dans la fourniture de l’énergie électrique dues à la perte de la tension provenant du Nigeria. Les moyens de production électrique de la CEET ont été immédiatement mobilisés afin de minimiser les perturbations dans la fourniture d’électricité ».
« Les équipes techniques de la CEB, de la CEET et de Transmission Company of Nigeria sont à pied d’œuvre pour la restauration du système pour la restauration du système électrique. En attendant le rétablissement de la tension provenant du Nigeria, des interruptions de service pourront être observées dans certaines zones de réseau de distribution », ajoute le communiqué.
Comment en est-on arrivé à ce tableau triste et affligeant de misère et de dépendance énergétiques à un pays voisin. Dès que le Nigeria tousse un peu, c’est tout le Togo qui est enrhumé. Jusqu’à quand cette situation va durer ?
« En 64 ans d’indépendance, le gouvernement togolais est toujours incapable de fournir de l’électricité de qualité en continu à la population et déclare rester dépendant du Nigeria. C’est un aveu d’échec patent. Pourtant, chaque mois, on emprunte des dizaines de milliards sur le marché financier. On emprunte aussi avec les institutions de Bretton-Woods ainsi qu’avec l’Union européenne, les banques asiatiques et du Moyen-Orient, etc. Sans compter les recettes fiscales engrangées par l’OTR qui vante très souvent ses résultats. Sans compter les recettes non fiscales que rapportent les innombrables ressources du pays », a commenté un observateur.
Au train où vont les délestages, estime-t-il, « les Togolais ont intérêt à se préparer à affronter cette torride canicule qui commence et qui se prolongera en mai 2025. Les mieux lotis pourront s’offrir des groupes électrogènes pour parer à la situation. Qu’en est-il pour le Togolais indigent ? »
En tout cas, en conseil des ministres, mercredi, le gouvernement a planché sur le problème de délestage qui devient récurrent et préoccupant. Le gouvernement a examiné et adopté « le projet de loi modifiant la loi n° 2004-022 du 15 décembre 2004, portant régime juridique et fiscal harmonisé applicable au projet du gazoduc de l’Afrique de l’ouest en République togolaise ». L’initiative, dit-on, vise à alimenter davantage la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET) en électricité.
« Si la CEET se porte bien et est en mesure de fournir de l’électricité que tous les segments de la société sollicitent, les retombées sont bénéfiques pour nous tous. Je pense aux ménages. Je pense également à l’administration, aux PME et également aux industries », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yawa Kouigan.
Au regard des expériences douloureuses précédentes où le régime avait multiplié les annonces et les chantiers qui se sont révélés des éléphants blancs, le cas notamment de Contour Global, un énorme scandale financier, on espère que cette fois, la solution WAPCo (West African Gas Pipeline Company Limited) sera la bonne et que ce n’est pas de la poudre de perlimpinpin.
M.A
Source: libertetogo.tg