Les Ghanéens se préparent à se rendre aux urnes ce samedi 7 décembre pour élire un nouveau président, succédant ainsi à Nana Akufo-Addo, qui achève ses deux mandats constitutionnels à la tête de ce pays voisin du Togo.
L’élection s’annonce très disputée entre John Dramani Mahama, ancien président et candidat de l’opposition du National Democratic Congress (NDC), et le vice-président Mahamudu Bawumia, représentant du New Patriotic Party (NPP) au pouvoir. Dix autres candidats sont également en lice, parmi lesquels des indépendants comme Nana Kwame Bediako et Alan Kyerematen, susceptibles de grignoter des voix aux deux principaux prétendants.
John Dramani Mahama
À 66 ans, l’ancien président John Dramani Mahama est considéré par de nombreux sondages comme le favori de cette élection, en raison de la crise économique qui a fortement entaché la popularité du gouvernement actuel.
Mahama est arrivé au pouvoir en 2012 en tant que président par intérim, suite au décès soudain du président John Atta Mills. Il a ensuite remporté son propre mandat lors de l’élection présidentielle de la même année. Pendant son mandat, il a misé sur des investissements massifs dans les infrastructures, mais a été critiqué pour des coupures d’électricité récurrentes, une instabilité macroéconomique et des accusations de corruption politique, bien qu’il n’ait pas été personnellement impliqué.
Battu par Akufo-Addo lors des élections de 2016 et 2020, Mahama revient avec la promesse de renégocier les termes du plan de sauvetage de 3 milliards de dollars accordé par le Fonds Monétaire International (FMI) pour restructurer la dette du pays.
Mahamudu Bawumia
Candidat du NPP, Mahamudu Bawumia, 61 ans, est le premier musulman et le premier non issu du groupe ethnique dominant Akan à diriger un grand parti au Ghana depuis 1992. Économiste et ancien banquier central, il occupe le poste de vice-président depuis la victoire d’Akufo-Addo en 2016.
En tant que visage des politiques économiques du gouvernement, Bawumia a été au cœur de la gestion de la plus grave crise économique du Ghana depuis des décennies. Il promet de simplifier le système fiscal, de réduire de moitié le nombre de ministres et de diminuer les dépenses publiques de 3 % du PIB s’il est élu.
Alan Kyerematen
Ancien ministre du Commerce, Alan Kyerematen, 69 ans, a servi sous Akufo-Addo de 2017 à 2023. Il s’est distingué en 2012 lorsque le Ghana l’a présenté comme candidat à la direction de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), bien qu’il n’ait pas été retenu.
Membre influent du NPP, il était pressenti pour succéder à Akufo-Addo, mais sa défaite lors des primaires du parti l’a poussé à se présenter comme candidat indépendant, dénonçant un manque de reconnaissance pour ses contributions au parti.
Nana Kwame Bediako
Homme d’affaires de 44 ans, Nana Kwame Bediako s’est fait remarquer par une campagne atypique, avec des affiches montrant un visage masqué et des promesses d’autonomisation des jeunes. Promoteur immobilier, il revendique la construction de plus de 700 logements et l’emploi des milliers de personnes.
Ses propositions incluent la création d’industries dans toutes les régions du Ghana et une gouvernance réduite à 12 ministres seulement. Cependant, sa campagne a également été marquée par des controverses, notamment une affaire impliquant des tigres qu’il gardait chez lui.
Alors que le Ghana s’apprête à tourner une nouvelle page politique, les électeurs devront décider quel candidat sera à la hauteur des défis économiques et sociaux que traverse ce pays souvent cité en exemple pour la stabilité de sa démocratie.