Du 27 janvier au 25 mai 2025, l’œuvre d’Ernest DÜKÜ s’invite au prestigieux Louvre Abu Dhabi, en collaboration avec le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, dans le cadre de l’exposition « Roi et Reine d’Afrique : Formes et Figures du pouvoir ». Une invitation à plonger dans l’histoire, les symboles et les héritages qui façonnent le continent africain.
L’une des pièces phares de cette exposition est « Spiritual Brotherhood @ Kurumaatawale-Lab », une œuvre monumentale de 243 cm x 100 cm créée en 2014. Dans cette création, Ernest Dükü propose une réflexion sur la fraternité humaine, inscrivant son travail dans une recherche permanente de dialogues entre les cultures, les époques et les dimensions du visible et de l’invisible. Cette symbolique trouve une résonance toute particulière dans le cadre d’une exposition qui ambitionne de mettre en lumière l’excellence technique et la créativité des civilisations africaines tout en explorant leur influence sur l’art contemporain.
Une signature unique au carrefour des disciplines
Formé à l’INSAAC d’Abidjan et enrichi par des études à l’ENSAD de Paris, ainsi qu’à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne en Esthétique et Sciences de l’Art, Ernest Dükü cultive une approche multidisciplinaire. Diplômé Architecte D.P.L.G. de l’École d’Architecture de Paris-La Défense, il tisse une relation intime entre matières, formes et concepts.
Son travail s’articule autour de ce qu’il nomme les « non-dits qui encombrent nos mémoires ». Ces non-dits, il les explore à travers une poétique visuelle qui oscille entre symbolisme et abstraction, convoquant des récits personnels et collectifs pour interroger l’héritage colonial, les mythes ancestraux et les quêtes spirituelles.
Entre visible et invisible : le chant des Bosons
Depuis plusieurs années, Ernest Dükü s’intéresse à la « problématique de l’invisible et de l’invisible », une thématique qui traverse l’ensemble de son travail. Il convoque des énergies subtiles, inspirées notamment du chant des Bosons, ces entités mystiques présentes dans les traditions africaines. Ses œuvres deviennent ainsi des portails vers un dialogue avec l’au-delà, tout en incarnant des interrogations sur l’identité, la mémoire et la transcendance.
L’art au service de la transmission
Cette exposition constitue également une opportunité de réaffirmer le rôle de l’art comme outil de transmission et de réconciliation. À travers ses collaborations avec des institutions majeures et des figures comme Sitor Senghor, Ernest Dükü participe à un mouvement qui redonne à l’Afrique sa place dans le patrimoine artistique mondial. Chaque œuvre présentée dans « Roi et Reine d’Afrique » porte un témoignage puissant sur les figures historiques du continent et leur impact sur les imaginaires contemporains.
Une invitation à la contemplation
Pour le spectateur, l’exposition devient un voyage à travers les âges et les mondes. L’œuvre d’Ernest Dükü, à la fois intime et universelle, incarne cet élan vers la création d’un espace où l’art réunit et transcende. Son énergie singulière trouve toute sa place dans cet écrin prestigieux, rappelant que l’Afrique, loin d’être une simple source d’inspiration, est un acteur central de la culture mondiale.
Richard Laté Lawson-Body