Il est impossible de construire un pays prospère si les citoyens n’ont pas confiance aux institutions. Malheureusement, comme l’a révélé une enquête d’Afro baromètre il y a quelques années, la majorité des Togolais se méfient de leur système institutionnel, et ils ont raison. Cette méfiance s’appuie sur le quotidien où l’arbitraire et la corruption sont rois.
Que penser d’une administration où un policier ou un gendarme peut rédiger un procès-verbal mensonger, modifiant la réalité comme il veut ? Une administration où un juge peut mal qualifier un fait, non par incompétence, mais par volonté de tricher ? Un greffier peut faire disparaître des pièces d’un dossier pour influencer une décision judiciaire ? Voilà des symptômes d’un Togo gangrené, qui a perdu son rôle premier : protéger les citoyens.
Dans ce contexte, on comprend pourquoi le concours national de recrutement actuellement en cours ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme parmi les jeunes. Ces concours ne seraient que des mascarades où les mérites s’effacent devant des considérations partisanes, relationnelles ou, plus grave encore, ethniques. Oui, bon nombre estiment qu’il faut militer pour le parti au pouvoir, disposer de relations influentes ou appartenir à certaines ethnies pour espérer réussir.
Le problème est lié au système politique. Il manque d’institutions crédibles, animées par des fonctionnaires crédibles qui devraient, par leur impartialité et leur efficacité, inspirer confiance aux citoyens.
Le Togo a besoin d’institutions au service de la nation et non au service des manigances politiques. Il a besoin de fonctionnaires qui forcent le respect. Il mérite une République digne de nom, pas simplement une 5ème République.
N’djo
Source : Journal Sika’a