Au Togo, les variations climatiques et les précipitations irrégulières impactent de manière significative les rendements agricoles et les revenus des exploitants. En effet, des pluies insuffisantes ou excessives peuvent compromettre la capacité des agriculteurs à honorer leurs engagements financiers, notamment le remboursement de prêts, tout en augmentant les risques de perte de leurs investissements. Face à ces défis, « Lorica Assurances », une société agréée spécialisée dans le conseil et les études en assurances multi-branches (vie et non-vie) ainsi que dans l’assurance inclusive, a développé, depuis 2022, une solution innovante à destination des agriculteurs togolais.
Cette solution, baptisée « FarmCover », est une assurance indicielle agricole conçue pour protéger les exploitants contre les pertes de récoltes dues à des aléas climatiques tels que la sécheresse ou les pluies excessives. Ce produit de micro-assurance couvre actuellement cinq cultures principales : le maïs, le soja, le riz, le sésame et le manioc.
Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Lomé, les responsables de « Lorica Assurances » ont présenté un bilan triennal du programme et dévoilé les perspectives pour la période 2025-2027. En effet, en 2024, près de 5000 producteurs ont souscrit à l’assurance, dont 2281 femmes. Au total, 1968 d’entre eux ont été indemnisés pour un montant total de près de 40 millions de FCFA.
« Ce programme a rencontré un vif succès auprès des communautés agricoles sensibilisées. L’adhésion massive reflète l’adéquation de cette assurance avec une problématique majeure des agriculteurs : les impacts des changements climatiques, notamment l’irrégularité des pluies et les sécheresses. Par ailleurs, grâce à la collaboration avec des institutions financières, qui intègrent désormais cette assurance aux crédits agricoles, les exploitants bénéficient d’une protection renforcée et d’un soutien au remboursement de leurs prêts en cas de sinistre », a déclaré M. David Akwei, Directeur Général de « Lorica Assurances ».
Le processus de « FarmCover » se déroule en plusieurs étapes : d’abord, une campagne d’information, de sensibilisation et d’éducation est menée pour informer les agriculteurs sur l’assurance. Ensuite, suit l’enrôlement des agriculteurs intéressés, suivi par une souscription simplifiée à l’assurance agricole. Les conditions climatiques sont surveillées par satellite pour générer automatiquement les sinistres, et les indemnités sont versées par mobile money. Enfin, divers services connexes soutiennent les agriculteurs, incluant la mise en marché, la météo, des conseils agricoles, des informations sur les prix du marché et l’accès à des financements.
Pour la phase 2025-2027, « FarmCover » ambitionne d’élargir son champ d’action en visant des centaines de milliers de souscriptions supplémentaires. Outre la couverture des risques climatiques, le programme intégrera une protection contre les pertes post-récolte, offrant ainsi une sécurité accrue aux producteurs et aux acteurs des chaînes de valeur agricoles. Un accent particulier sera mis sur la formation et l’accompagnement technique des agriculteurs.
« Notre objectif est de transformer cette assurance en un produit multidimensionnel. Au-delà de la simple couverture des risques, nous souhaitons proposer des solutions concrètes, notamment en offrant aux souscripteurs un accès à des formations et à un accompagnement technique pour optimiser leurs rendements. De plus, nous travaillons à garantir des débouchés commerciaux stables, avec des prix équitables et rentables pour les agriculteurs. Cette nouvelle phase vise à instaurer des solutions durables et à renforcer la résilience des exploitants face aux chocs climatiques », a ajouté M. Akwei.
Dans le cadre de cette expansion, « Lorica Assurances » lance une campagne nationale de sensibilisation en plusieurs étapes : de janvier à mars, les actions se concentreront dans le sud du pays, avant de s’étendre aux régions du nord en juin. Cette initiative a pour objectif d’informer les agriculteurs sur les avantages de l’assurance agricole et de lever les éventuelles réticences persistantes au sein de la profession.