Dans un communiqué, l’ANC dénonce fermement les propos du Ministre togolais des Affaires Etrangères relatifs à l’adhésion du Togo à l’Alliance des États du Sahel (AES). Lisez!
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), exprime sa vive indignation et sa ferme opposition à l’annonce faite par le ministre des Affaires étrangères du Togo, M. Robert DUSSEY, selon laquelle le Togo envisagerait d’adhérer à l’Alliance des États du Sahel (AES).
L’ANC dénonce et condamne avec la plus grande vigueur cette annonce qui, non seulement démontre une absence de vision stratégique murement réfléchie et planifiée dans l’intérêt supérieur de notre nation, mais relève simplement d’une tentative de manipulation des aspirations légitimes de la jeunesse africaine à la souveraineté et à l’émancipation du néocolonialisme. Au demeurant, elle dénote la duplicité et l’opportunisme dont les autorités togolaises font preuve avec la résurgence des tensions sociopolitiques et diplomatiques de ces dernières années dans la sous-région ouest-africaine, en cherchant frénétiquement à échapper aux normes de gouvernance démocratiques tout en profitant impunément des bénéfices pervers des coups de force orchestrés en cascade par le RPT/UNIR. Au moins trois observations sérieuses:
- Le Togo n’est pas un État du Sahel
Les propos de Robert DUSSEY sont du reste surprenants puisque dénués de tout fondement géographique et politique. Car, à priori, le Togo ne faisant pas partie de la région du Sahel par sa géographie, encore moins de la région du Liptako-Gourma, n’a pas vocation à adhérer à une organisation qui se définit par son ancrage sahélien. La démarche apparait ainsi, comme une improvisation qui traduit plutôt la fébrilité et le sentiment de fragilité qui s’emparent du régime RPT/UNIR face aux prétendues réformes politiques, à l’évidence hasardeuses et aberrantes, qu’il s’évertue à imposer au Togo, avec le risque d’affaiblir davantage la crédibilité du pays sur la scène internationale et de l’isoler dans ses partenariats traditionnels.
- Une instrumentalisation politique hasardeuse
L’ANC note avec inquiétude la légèreté avec laquelle le pouvoir RPT/UNIR tente d’instrumentaliser le sentiment anti-néocolonial grandissant au sein de la jeunesse africaine en générale et togolaise en particulier. En prétendant se rallier à un bloc souverainiste, le gouvernement togolais cherche à détourner l’attention des problèmes internes majeurs, notamment, la vie chère, la mauvaise gouvernance, la corruption, les coups de force à répétition et les restrictions des droits et libertés des citoyens.
- Une initiative en conflit avec les aspirations quotidiennes du peuple togolais
Les 92% de Togolaises et de Togolais qui ont librement et souverainement voté la Constitution de 1992 aspirent moins à une entrée du régime RPT/UNIR dans l’AES pour faire diversion qu’à la réalisation des conditions d’une alternance politique effective et crédible au sommet de l’Etat.
Ce que les Togolaises et les Togolais veulent aujourd’hui, ce sont des élections justes, honnêtes, équitables et transparentes, sous l’égide de la Constitution de 1992 qu’ils se sont donnée;
Ce que les Togolaises et les Togolais veulent aujourd’hui, c’est assurer la sécurité et des conditions de vie décentes aux travailleurs et aux populations des villes, des campagnes et des casermes;
Ce que les Togolaises et les Togolais veulent aujourd’hui, c’est une lutte effective contre la vie chère et la corruption, ce sont des mesures de préventions et de lutte contre les incendies à répétition dans les marchés et contre les inondations de plus en plus fréquentes et de plus en plus dévastatrices;
Ce que les Togolaises et les Togolais veulent aujourd’hui, c’est mettre fin à l’injustice, à l’arbitraire, aux brutalités policières et à l’impunité, c’est la libération de tous les détenus politiques et le libre retour de tous les exilés politiques:
Ce que les Togolaises et les Togolais veulent aujourd’hui, c’est mettre fin au système d’oppression RPT/UNIR qui, né dans la violence et dans le sang, se maintient dans la terreur, par le feu et par le sang, par la violence policière, les arrestations et les détentions arbitraires.
Comme en témoigne encore, l’interpellation récente du compatriote Sokpor Honoré Sitchopé alías Affectio, arrêté ce 12 janvier 2025 et jeté en prison, pour avoir publié un poéme appelant chaque Togolais à faire sa part dans la résistance contre les errements du système RPT/UNIR qui vient de changer illégalement et frauduleusement la Constitution togolaise, pour maintenir abusivement au pouvoir son chef, Faure Gnassingbe.
Comme en témoigne également le récent décès en détention du prisonnier politique Karrou Wawim, un autre compatriote embastillé depuis 6 ans, et qui venait juste d’être jugé et condamné, avec 13 autres détenus politiques, à 10 ans de réclusion, nonobstant une décision de la Cour de Justice de la CEDEAO, rendue en novembre 2023 et ordonnant leur libération. En raison de son état de santé, Karrou Wawim, qui agonisait, n’avait pu comparaître à son procès.
Les Togolaises et les Togolais refusent de laisser le régime d’oppression RPT/UNIR se soustraire malicieusement de la CEDEAO, aprés y avoir rejeté et violé impunément toutes les règles réglements et directives concernant la démocratie et la bonne gouvemance. Ce régime RPT/UNIR qui a contribué à prendre inopportunément, des sanctions disproportionnées et illégales contre des pays et des peuples frères en détresse, avant de toumer casaque pour s’ériger en “médiateur”, prétendre prendre le parti des Etats sanctionnés et “protéger” leurs intérêts, en encaissant au passage, des bénéfices conséquents!
L’ANC estime que le véritable combat pour l’indépendance et la souveraineté passe par la préservation et la défense des libertés individuelles et collectives, la promotion de la justice sociale et le développement économique inclusif, le respect du peuple souverain et le respect de la volonté du peuple souverain.
Les Togolaises et les Togolais, la société civile et les forces vives de la nation, doivent rester vigilants et mobilisés face à ces manoeuvres politiciennes du pouvoir RPT/UNIR et s’opposer à toute initiative visant à compromettre les aspirations légitimes de nos populations et l’avenir de notre pays le Togo
Fait à Lomé, le 12 février 2025
Pour le Bureau National
Le président,
Jean-Pierre Fabre