Togo- La marche forcée vers la Ve République 

Nous y sommes presque. D’ici le 6 mai prochain,  les 12 mois de transition de la  IVe à la Ve République vont  s’achever. Et le Togo basculera définitivement dans sa nouvelle République dont la caractéristique essentielle est le  régime parlementaire.

Si ce  changement semble enchanter les membres de la mouvance, au niveau du peuple  c’est un coup de massue sur la  tête. Contre leur volonté, les  Togolais sont contraints de suivre ce brusque changement  d’orientation politique. Alors  que le passage d’une République à une autre devrait faire avancer la démocratie et impulser le développement, ici,  on assiste à un recul.

L’objectif de l’ordre gouvernant est  de remettre les compteurs à  zéro pour perpétuer un système en place depuis une cinquantaine d’années. 

Le dernier virage 

Les élections sénatoriales qui auront lieu dans  moins de trois semaines (15  février) sont capitales. Elles  permettront d’installer la  seconde chambre du Parlement qu’est le Sénat. Une  fois mis sur pied, le Sénat et  l’Assemblée Nationale se réuniront en Congrès pour élire  le président de la République  pour un quadriennat  renouvelable une seule fois.  Et ce sera parti pour la Ve République. Le président du  Conseil, étant déjà sur toutes les lèvres, prendra aussi  fonction dans la foulée. Son  nom, c’est Faure. Issu du  parti majoritaire à l’Assemblée Nationale, il gardera les  rênes du pouvoir et bénéficiera d’un sixtennat  renouvelable autant de fois  que son parti remporte les  élections législatives. 

Une République imposée 

Dès le commencement,  le peuple est écarté du processus. Au lieu de soumettre le  texte constitutionnel au référendum comme il est de coutume, le régime a plutôt opté  pour une procédure exceptionnelle en passant par l’Assemblée Nationale. C’est ainsi  que la nouvelle Constitution  a été nuitamment adoptée le  19 avril 2024 et promulguée  le 6 mai suivant. Depuis lors,  tout le pays subit un conditionnement idéologique à travers des sensibilisations de  masse et des matraquages  médiatiques. Ce qui détruit  peu à peu les actions de contestation des opposants à la Ve  République. Aujourd’hui, le  chemin est balisé et tout le  peuple est marqué à la culotte. Nous sommes dans la  République du plus  « FAURE ». C’est lui seul qui  sait ce qui est bon pour nous !  «Allons-y seulement» .

Source: La Dépêche N°1219 du 29 Janvier 2025

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