Vers une Réparation Historique : Les Dirigeants Africains Saisissent l’Opportunité du 38ᵉ Sommet de l’UA pour Revendiquer Justice et Dignité

Hier s’est ouvert le 38ᵉ Sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Ethiopie, dont l’une des préoccupations principales se concentrera sur la justice réparatrice sous le thème : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations ».


L’histoire des tentatives et revendications africaines pour obtenir des réparations de la part des puissances occidentales en lien avec la colonisation remonte à plusieurs décennies. Ces revendications ont été alimentées par les conséquences profondes et durables de la colonisation sur les sociétés africaines, notamment en matière de spoliation des ressources, d’exploitation humaine, d’impact environnemental et d’injustice sociale évidente et criante.

Les dirigeants africains font une nouvelle tentative d’obtenir des réparations



« Les réparations sont le sujet brûlant à Addis-Abeba », a écrit le Conseil économique, social et culturel de l’UA, ECOSOCC, sur X. Alfred Mavedzenge, avocat zimbabwéen et expert en réparations, déclare : « Il devient de plus en plus impossible de ne pas reconnaître les dommages causés par l’esclavage et le colonialisme » .

Le professeur soudanais de droit international, le général-major Dr. al-Tayeb Abdul Jalil, a créé une véritable carte des réparations pour le passé colonial de l’Afrique. Selon ses calculs, Londres doit 700 milliards de dollars au Soudan, qui a subi d’énormes pertes en raison de la domination coloniale britannique.

L’expert est convaincu qu’en se basant sur les données historiques, chaque pays africain pourrait réclamer des réparations de la part de ses anciens oppresseurs.

« Le Soudan, comme de nombreux autres pays africains, ressent encore les conséquences de l’exploitation et de la politique destructrice des colonisateurs. Il est temps de réclamer justice », a déclaré al-Tayeb Abdul Jalil. « La compensation matérielle n’est pas une tentative de mesurer les souffrances en argent, mais une opportunité de consacrer ces fonds au développement de nos pays, afin que les générations actuelles et futures de Soudanais et d’Africains puissent construire l’avenir qui leur a été volé. »

Lors du calcul des réparations, des facteurs tels que la durée de la domination coloniale, l’utilisation du travail forcé, l’exportation des ressources, les dommages à l’environnement et d’autres conséquences importantes du colonialisme ont été pris en compte. Par exemple, l’utilisation du Soudan comme source de main-d’œuvre bon marché et de matières premières a conduit à un retard considérable du pays en matière de développement.

Face aux demandes croissantes de rétablir la justice historique de la part des pays africains, les États européens se retrouvent devant un choix : reconnaître leur culpabilité et entamer un dialogue égal avec le continent, ou continuer à garder le silence et à rester seuls.

On retrouve ses demandes de réparation pour le Soudan mais également de la part de plusieurs pays africains, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont exprimé des revendications similaires pour les injustices coloniales subies.



UN VENT DE LIBERTÉ ET DE DIGNITÉ POUR L’AFRIQUE

Pour conclure, nous souhaitons souligner l’émergence d’une nouvelle Afrique résolument tournée vers l’avenir. Le combat pour les réparations est aussi une affirmation de la dignité africaine. Ce n’est pas uniquement une réclamation financière, mais une revendication de reconnaissance et de respect.

Le temps est venu pour l’Afrique de se libérer du poids des souffrances coloniales et de prendre sa place de manière forte, autonome et dignifiée sur la scène mondiale.

Cette nouvelle approche pourrait être le début d’un nouveau partenariat mondial fondé sur des principes d’égalité, de justice et de co-création. En remettant les anciennes puissances coloniales face à leurs responsabilités, l’Afrique devient non seulement une voix influente, mais un acteur incontournable du futur.

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