Des personnalités au passé controversé récyclées pour la 5e république personnelle de Faure Gnassingbé

«…Il ne suffit pas, quand on est une dictature, de se camoufler derrière des institutions copiées dans les démocraties pour être une démocratie. Nous appelons cette mascarade une odieuse démocrature. Mais il n’est pas trop tard pour bien faire. Celui qui a installé ce sénat, ce truc antidémocratique et budgétivore, n’a qu’à le dissoudre ici et maintenant…Aucun sénateur alimentaire ne consolidera aucune démocratie au Togo. Ce que nous exigeons d’eux, c’est de débarrasser le plancher. L’édification de la démocratie sera l’œuvre du peuple togolais et non de politiciens qui ne représentent qu’eux-mêmes.» Ayayi Togoata APÉDO-AMAH, en mars 2025

La descente aux enfers pour le peuple togolais continue, mais le pays n´est pas en guerre. Ou si. Un chef de l´état de fait, supposé être là pour le bonheur de son peuple, décide de faire la guerre à ses concitoyens depuis vingt ans, après les 38 années de calvaire de son père. Oui, pour sa seule jouissance du pouvoir politique, Faure Gnassingbé décide d´ignorer les textes de la république qui le contraingnent à passer la main après un certain temps à la tête du pays, pour qu´un autre Togolais ou Togolaise vienne; ce qu´on définit par alternance, comme cela se passe dans des pays civilisés, et surtout autour de nous en Afrique occidentale. Non seulement le faiseur de guerre à son peuple ne respecte pas les textes en vigueur votés démocratiquement, mais il en invente de nouveaux, non prévus par la volonté populaire pour ne jamais quitter le pouvoir. Et tout ça malgré le manque d´un début de développement, malgré la corruption presqu´institutionnalisée à tous les niveaux de l´état, et malgré surtout les nombreuses violations des droits humains.

La nouvelle constitution, synonyme de 5e république au Togo, n´a pas été votée démocratiquement. Elle fut plutôt l´oeuvre d´un parlement aux ordres, de surcroît en fin de mandat. Ça s´appelle un passage en force, et une telle méthode, aux antipodes des règles républicaines, n´est possible qu´avec des régimes qui ne respectent pas leurs peuples et se maintiennent au pouvoir par la force, advienne que pourra. C´est pourquoi il n´est nullement exagéré de parler de dictature en évoquant le régime togolais des Gnassingbé avec ses méthodes rétrogrades qui appartiennent au passé dans l´entourage immédiat de notre pays. L´instrumentalisation des institutions de la république, -l´armée, la justice, l´administration etc…-, pour assouvir les desseins personnels d´un seul homme, commence par l´instrumentalisation, et plus grave, la dépersonnalisation de citoyens responsables à certains postes stratégiques qui, pour des raisons d´intérêts personnels ou communautaires, refusent d´avoir le courage nécessaire pour dénoncer et dire non. 

Une armée non républicaine, pour ne pas dire tribale ou même familiale, donc incapable de jouer son rôle d´arbitre pour siffler la fin de la récréation, comme cela se passe ailleurs sur le continent, ajoutée à la méchanceté humaine de tous ces sbires autour du pouvoir au sommet de l´état, avec en prime l´inorganisation et la division au sein de l´opposition togolaise, voilà l´explosif cocktail qui a contribué et qui contribue toujours à faire de notre pays un enfer sur terre sur tous les plans. «Qui veut noyer son chien l´accuse de rage», dit-on. Et que fait un dictateur comme Faure Gnassingbé qui veut rester éternellement au pouvoir, pour ne pas devoir rendre compte pour tous les abus et crimes commis sur son peuple? Comme il a tout l´argent du pays à sa disposition, les institutions de la république à sa botte, et que le peuple ne compte pas, il est très facile pour lui de donner des ordres à un parlement de pacotille et ça passe comme une lettre à la poste. Et c´est ce qui s´est passé. Ce qui se passe chez les autres en termes de démocratie, ou d´alternance au sommet de l´état, comme au Bénin ou au Ghana d´à coté, n´intéresse pas le fils à papa togolais. L´humiliation des Togolais va encore plus loin quand Faure Gnassingbé, essayant de justifier son hypothétique 5e république, taillée sur mesure, compare sa mascarade togolaise aux vraies démocraties  comme l´Allemagne ou le Royaume-Uni. 

Pour mettre sur pied le sénat de la honte, inutilement budgétivore, on fait appel à des personnalités, la plupart au passé controversé, traînant des casseroles, et ayant surtout contribué à animer le régime de dictature de Éyadéma Gnassingbé. Et comme pour parfaire la mascarade, Faure Gnassingbé a pris soin pour que des «opposants» à double face, pour ne pas dire des faux opposants, ne manquent pas à l´appel. Des Messieurs, mangeant à tous les râteliers, comme Tchasssona Traoré Mohamed, Alipui Sénanou Kokou, Kagbara innocent, ou encore l´autre bouffon d´«opposant», Abasse Kaboua, iront apporter leur expertise de «grands opposants» pour le maintien à vie de Faure Gnassingbé au pouvoir, contre des espèces sonnantes et trébuchantes; de l´argent volé au trésor public, pendant que les populations togolaises tirent le diable par la queue. Au côté de ces personnalités politiques, au parcours controversé, relativement jeunes, pour qui l´argent n´a pas d´odeur et qui se disaient opposants, il n´y a pas longtemps, on retrouve pêle-mêle, des papis comme Koudjolou Dogo, Dama Dramani, Barry Moussa Barqué, Adji Oteth Ayassor, Joseph Kokou Koffigoh, Bitokotipou Yagninim, Bouraïma Inoussa, pour ne citer que ceux-là; des hommes d´un certain âge qui, sous d´autres cieux, seraient synonymes de sagesse pour contribuer à aider à la promotion de l´état de droit et d´alternance au sommet de l´état. 

Mais ici au Togo, après avoir, les uns et les autres, pendant qu´ils étaient actifs, préféré l´intérêt personnel en se détournant du peuple, n´hésitent pas aujourd´hui, en acceptant de faire partie d´un sénat qui ne repose sur aucune légitimité constitutionnelle, à symboliser le visage de la cause du drame que vivent les togolais depuis 58 ans. Ces personnalités, d´un âge normalement respectable, auront surtout manqué de dignité et contribué, du début jusqu´au soir de leur vie, à promouvoir le régime de dictature des Gnassingbé de père en fils, pour le plus grand malheur des Togolais. Quels tristes destins!


Samari Tchadjobo

Allemagne

2 thoughts on “Des personnalités au passé controversé récyclées pour la 5e république personnelle de Faure Gnassingbé

  1. Vivement l’opposition se (re)mobilise afin de gagner aux élections locales et législatives à venir… Certainement, les militants plus jeunes seront leurs candidats, ainsi l’opposition togolaise aurait commencé le rajeunissement des conseillers municipaux et régionaux, de même que les députés à l’Assemblée nationale.

  2. Tant que les elections seront organiser par la CENI de l’unir Rpt l’opposition togolaise ne gagnera aucune election au Togo l’objective de Faure est de mourir au pouvoir comme son feu pere fondateur de la dictature sanguinaire au Togo.

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