Au Togo, la nouvelle constitution adoptée par le régime en place continue de diviser. Une frange de l’opposition, qualifiée de radicale, s’y oppose fermement et appelle à la résistance. Ce weekend, à Lomé, sur le terrain d’Akassimé, elle a organisé un grand meeting pour dire « non à la fameuse Ve République ».
Initiée par l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et plusieurs organisations de la société civile, cette manifestation a rassemblé une foule impressionnante. D’autres figures emblématiques de l’opposition, telles que Mme Adjamagbo-Johnson (DMP), le Professeur Wolou Komi (PSR) ou encore Claude Ameganvi, ont pris part à cet événement. Tous partagent un objectif commun : rejeter ce régime parlementaire qu’ils estiment « taillé sur mesure » pour Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadema.
« Non à la 5ème République », « Ensemble, disons Non à l’autorité illégitime » : tels étaient les messages inscrits sur les pancartes brandies par les participants, venus de divers horizons pour assister à ce meeting qui a duré un peu plus de deux heures.
« Le principal message de ce meeting est le refus absolu de la constitution de la fameuse 5è République. Cette constitution n’a pas été changée dans les normes, elle a été faite sans la consultation du peuple qui détient la souveraineté. Le régime qu’instaure cette nouvelle constitution n’est pas un régime parlementaire, car l’un des principes fondamentaux du régime parlementaire est la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale. En réalité, nous sommes en présence d’une Constitution qui institutionnalise une dictature personnelle et militaire », a déclaré Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC).
« Nous avons décidé de continuer la lutte, pour dire non à cette forfaiture. Nous n’acceptons pas l’inacceptable. Le peuple est debout et c’est lui qui aura le dernier mot », a renchéri David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo debout (FCTD), regroupement de plusieurs organisations de la société civile.
Pendant que l’opposition, soutenue par la société civile, appelle à la résistance pour contrer l’instauration de ce régime parlementaire, Faure Gnassingbé et son gouvernement poursuivent le processus de mise en place des institutions de la Ve République. L’installation prochaine du Président du conseil des ministres devrait parachever ce processus, au grand dam d’une partie de la population.
Reconnaissons que les Gouvernants ont fait adopter une nouvelle constitution, avec une mauvaise interprétation des textes… Regrettable… Mais, reconnaissons aussi qu’un référendum sur cette nouvelle constitution obtiendrait le OUI à 51 pour cent, au moins, à la période où les dernières législatives avaient eu lieu. Organisons nous pour une meilleure mobilisation des populations… Les prochaines élections doivent permettre à l’opposition d’obtenir toutes les voix pour une alternance démocratique.