Dans cette tribune, Ricardo Agouzou, conseiller municipal et figure de la société civile togolaise, dresse un constat accablant de l’état désastreux de la Route Nationale N°1. Entre nids-de-poule, travaux inachevés et improvisation manifeste, il appelle le Chef de l’État à agir vite pour redonner à cette artère vitale un visage digne des 65 ans d’indépendance du Togo, tout en rendant hommage aux chauffeurs qui en paient le prix fort. Lecture.
La route du développement passe par le développement de la route, dit-on.
Il est temps d’interpeller, avec respect mais sans détour, le Chef de l’État sur l’état alarmant de la Route Nationale N°1. Ceux qui ont voyagé ces derniers jours comprendront que nous avons franchi un seuil d’indignité. Cette route ne reflète ni notre pays, ni notre ambition. C’est une curiosité pour un État qui s’apprête à célébrer 65 ans d’indépendance.
Monsieur le Président, si par extraordinaire cette situation vous avait échappé , ce qui serait surprenant, je vous prie d’exiger une image réelle de ce qu’est aujourd’hui la RN1 : grattages et réparations inachevés, poussière omniprésente sur une route pourtant dite goudronnée, nids-de-poule à perte de vue, et une dégradation qui échappe à toute logique.
Le projet d’élargissement, aussi noble soit-il, semble avoir été lancé sans prise en compte de la saison des pluies, ni d’une planification rigoureuse. Des trous retiennent l’eau le long de la voie, avec une coloration étrange et inquiétante. Dans les conditions actuelles, quelle est la stratégie mise en place pour accélérer les travaux sur l’ensemble du tracé ? Car ce que nous observons ressemble davantage à de la débrouillardise qu’à un chantier structuré.
Il faut saluer le courage de nos chauffeurs, ces héros silencieux, qui traversent chaque jour cette route au péril de leur santé. Si aucun accompagnement n’est prévu, nous risquons de perdre des bras valides dans ces secousses interminables.
Ce message n’est ni une plainte, ni une critique gratuite. C’est une voix citoyenne qui espère que les choses bougent.
Que le Très-Haut inspire la décision et exauce nos prières.
Ricardo Agouzou