Dans son ouvrage « La nuit est longue, mais la révolution vient », paru aux Éditions Amanda, l’écrivain togolais Gnimdewa Atakpama livre un puissant manifeste pour une résistance stratégique face à l’oppression et à la dictature. Préfacé par Cheikh Fall et postfacé par Sergiu Mişcoiu, ce livre se présente comme un « manuel redoutable qui révèle les erreurs à éviter face à la dictature », selon les mots de l’auteur. À travers une analyse fine et des anecdotes personnelles, Atakpama propose une nouvelle approche pour transformer la frustration populaire en une force organisée, capable de briser les cycles de répression.
Une leçon tirée de l’expérience : l’exemple du PASTEF
Atakpama s’inspire du succès du mouvement sénégalais PASTEF, qui a su maximiser son impact grâce à une coordination stratégique. Contrairement aux manifestations spontanées, souvent suivies d’arrestations et de démobilisation, PASTEF a cartographié ses territoires d’influence, formé des noyaux communautaires et structuré des cellules autour de compétences complémentaires (communication, logistique, médiation). Ce système, combiné à une rotation des leaders pour éviter l’épuisement et les arrestations ciblées, a permis au mouvement de maintenir une pression constante. Atakpama invite ses lecteurs à adopter une approche similaire : identifier cinq personnes de confiance, former un noyau d’action et transformer la frustration en une « machine de changement efficace ».
Une réflexion ancrée dans le vécu togolais
L’auteur partage des souvenirs personnels, comme sa première manifestation réprimée à l’université de Lomé en 2002, où le désespoir l’avait poussé à jurer de ne plus participer à des actions vouées à l’échec. Pourtant, au fil de ses 16 années d’engagement, Atakpama a découvert une méthode pour canaliser l’énergie collective vers des actions coordonnées. Il propose de documenter les échecs passés pour en tirer des leçons et briser les schémas répétitifs de protestation-répression-négociation-silence qui caractérisent le Togo depuis des décennies.
Atakpama insiste sur l’importance de chaque individu dans la lutte. « La révolution a besoin de bien plus que des leaders », écrit-il. Juristes, communicants, logisticiens ou médiateurs : chacun peut contribuer en mettant son talent au service d’un mouvement collectif. Cette approche non violente, qui privilégie la discipline et la stratégie, évite l’engrenage de la violence souvent exploité par les régimes autoritaires.
Un livre accessible et inspirant
Disponible à partir du 27 avril 2025, jour symbolique de sa sortie officielle, “La nuit est longue, mais la révolution vient” sera distribué en librairies physiques, sur Amazon KDP pour les lecteurs internationaux, et via des plateformes d’impression à la demande. Proposé au prix de 5 600 FCFA, l’ouvrage vise une accessibilité maximale. Les lecteurs togolais peuvent réserver un exemplaire dédicacé en s’inscrivant sur une liste d’attente exclusive au +228 90 87 48 26. Les préventes ont débuté le 19 avril, offrant une priorité d’achat.
Le livre a déjà conquis des lecteurs, à l’image de David Kpelly, blogueur et écrivain togolais. Dans un témoignage poignant, l’auteur de « La Poétesse de Dieu » raconte avoir « veillé toute la nuit » pour dévorer l’ouvrage. Il loue son accessibilité, son style narratif captivant et son courage à dévoiler les coulisses de la politique togolaise, notamment la période 1990-2005. « Ce livre est plus qu’une lecture, c’est un outil de transformation », conclut-il.
À propos de l’auteur
Militant de longue date, Gnimdewa Atakpama est engagé au Parti des Togolais depuis 2014. Il a participé à la tournée nationale qui a défié l’idée d’un nord togolais acquis au régime de Faure Gnassingbé et a représenté son parti au sein de la Coalition des 14 partis d’opposition (C14). Victime d’une agression par la gendarmerie en avril 2018, il conjugue son engagement politique avec une carrière d’expert en médias et communication, d’entrepreneur et d’enseignant. Conteur professionnel, Atakpama excelle à rendre des concepts complexes accessibles à tous.