La Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), pilier de la stratégie industrielle togolaise, poursuit son développement avec l’inauguration de deux nouvelles unités de production : FHC Medica, spécialisée dans les produits pharmaceutiques, et NutriSource, active dans la fabrication d’engrais. La cérémonie s’est tenue en présence du Premier ministre, Victoire Dogbé.
Installée sur une surface de 7 000 m², FHC Medica affiche une capacité annuelle de 750 millions de comprimés, 150 millions de gélules et 30 millions de sirops. Ces médicaments génériques sont destinés aussi bien au marché togolais qu’à la sous-région. L’entreprise emploie actuellement une centaine de jeunes Togolais, selon sa direction.
De son côté, NutriSource prévoit une production annuelle de 200 000 tonnes d’engrais, avec une capacité de stockage de 60 000 tonnes. Appuyée par la société internationale Fertistream, l’usine entend proposer des solutions adaptées aux sols locaux, tout en réduisant les coûts logistiques.
“Il s’agit de deux pas de plus vers un Togo plus fort et plus autonome”, a déclaré la cheffe du gouvernement à l’occasion de l’inauguration.
Cependant, au-delà des avancées industrielles et de la promesse d’emplois, des voix continuent de s’élever sur la PIA. Si la plateforme représente une opportunité pour une jeunesse confrontée au chômage, plusieurs travailleurs déplorent des conditions de travail précaires, notamment des rémunérations jugées faibles et irrégulières. Des syndicats et acteurs de la société civile y compris des professionnels de média appellent à une meilleure régulation des droits des employés sur le site, et à un engagement plus ferme des autorités pour garantir des conditions de travail dignes et durables.
La PIA, souvent présentée comme un levier de transformation économique, reste ainsi à la croisée des attentes : locomotive de l’industrialisation, mais aussi champ de revendications sociales non encore pleinement satisfaites.
Togo – Nouvelles usines à la PIA : Entre espoirs économiques et préoccupations sociales
