Ce dimanche 27 avril 2025, le Togo a marqué le 65e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. À Lomé II, sur le boulevard de la Place des Fêtes, des parades militaires ont rythmé les célébrations officielles sous le regard des autorités. Cependant, au siège du parti Les Démocrates, dirigé par Nicodème Habia, l’ambiance était tout autre. Militants et sympathisants se sont réunis pour honorer la mémoire de Sylvanus Olympio, père de la nation, autour du thème : « 27 avril 1960 – 27 avril 2025, 65 ans après nos aïeux, sortons de la démoncrature ».
Menée par Jean Amévi Akiti, responsable de la communication du parti, cette rencontre se voulait un moment de recueillement et de réflexion. « Pour nous, Les Démocrates, ces 65 ans ne sont pas une fête. La commémoration de l’indépendance devrait être un événement national, mais la situation actuelle dans notre pays est un désastre. Nous ne sommes pas véritablement indépendants », a déclaré M. Akiti. Il a rappelé les réalisations de Sylvanus Olympio, premier président du Togo, tout en dénonçant la gestion actuelle.
Plus d’une cinquantaine de militants, majoritairement des femmes, ont participé à cet événement. Le message central était celui de la résistance face au régime en place. Plusieurs sujets brûlants ont été abordés, notamment l’adoption controversée de la nouvelle constitution et l’arrestation du webactiviste « Affecion » pour son poème « Fais ta part ».
Jean Amévi Akiti a également critiqué la situation économique : « En trois ans, Sylvanus Olympio a remboursé toutes les dettes du Togo envers la France. Mais depuis l’assassinat du 13 janvier et l’arrivée des Gnassingbé, le pays a sombré économiquement. Aujourd’hui, la dette s’élève à plus de 4 000 milliards de FCFA. Les ressources sont pillées, les entreprises privatisées, et la majorité, surtout les femmes, souffre de la misère. » Il a appelé à une mobilisation déterminée contre ce qu’il qualifie de « régime monarchique » et sa « Ve République ».
Cette commémoration, loin des festivités officielles, a mis en lumière les tensions politiques et sociales qui continuent de marquer le Togo, 65 ans après son indépendance.