Togo- Consommer locale: Quelle promotion fait-on des riz togolais ?

Au Togo, la riziculture occupe une place stratégique dans la sécurité alimentaire et l’économie locale. Des localités comme Kovié et Djagblé dans la préfecture de Zio, Agoméglozou dans le Bas-Mono, Yohonou dans le Vo, et Yotokopé dans le Yoto, sont connues pour la qualité et la diversité de leur production rizicole. Pourtant, malgré ce potentiel, le riz togolais peine encore à se faire une place de choix sur le marché national, international et surtout dans les assiettes des togolais. Quelle est donc la réalité actuelle de la promotion de ces productions locales ?

Le riz de Kovié est depuis longtemps un symbole de la riziculture togolaise. Produit dans une zone favorable grâce aux plaines inondables, il est apprécié pour sa qualité gustative, ses graines et surtout son odeur lors de la cuisson.

Dans le Bas-Mono, Agoméglozou offre un riz au grain fin, bien adapté aux habitudes alimentaires dans la zone de la rizière du mono. Ce riz d’une saveur incomparable n’a rien à envier à celui de Yohonou, dans la préfecture de Vo, et Yotokopé dans le Yoto et Djagblé dans le Zio, qui ne sont pas en reste, avec une production croissante.

Avec toutes ces richesses locale, l’on s’étonne d’éprouver des difficultés à retrouver ces riz dans les plats des togolais. Pourquoi ? Est-ce à cause du prix ou la taille de la production ?

Le gouvernement togolais et certains partenaires au développement, tels que le PPAO (Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest), ont lancé depuis plusieurs années des initiatives pour accroître la productivité et améliorer la transformation du riz local, d’où des efforts d’organisation des producteurs à travers des coopératives.

Des unités semi-industrielles de décorticage et d’ensachage ont vu le jour. Cependant, ces efforts restent dispersés et peinent à créer une vraie marque identitaire du riz togolais.

Même si aujourd’hui, le riz de Kovié (Zio) semble se démarquer du lot, avec son récent certificat d’enregistrement de l’Indication Géographique Protégée (IGP) « Riz de Kovié », il faut l’avouer que peu de campagnes de communication valorisent ces produits.

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Au cours de l’année, le mois d’octobre est choisi pour promouvoir les produits locaux, mais sur le marché les prix restent toujours au-dessus de la force économique des consommateurs. L’étiquetage reste sommaire, la traçabilité est souvent absente, et les circuits de distribution demeurent limités à des marchés locaux. Pendant ce temps, le riz importé, perçu à tort comme de meilleure qualité, domine les étals.

Avec des subventions accordées dans les pays exportateurs et une fiscalité parfois souple à l’importation, le riz asiatique ou américain arrive sur le marché togolais à des prix défiant toute concurrence. Les riziculteurs locaux, bien qu’encadrés, ne parviennent pas à rivaliser économiquement, ce qui freine leur essor et décourage parfois la relève générationnelle.

Alors il est temps d’opter pour une stratégie de valorisation structurée du riz made in Togo. Cela passera par une labellisation claire (ex : « Riz d’Agoméglzou-Togo », « Riz de la Rizière du Mono ») pour créer un attachement identitaire et régional, la mise en place de campagnes nationales de promotion, incluant les médias, les écoles et les marchés urbains, le soutien à la transformation locale, avec des emballages modernes, attractifs et informatifs et une politique publique cohérente de préférence nationale, notamment dans les cantines scolaires, hôpitaux et marchés.

Ceci étant, les lots de riz japonnais et autres reçu en don chaque temps peuvent être remplacé par les riz de Yohonou, Yotokopé, Kovié, Agoméglozou etc. car il s’agit d’un trésor national d’une richesse du terroir souvent oublié.

Source: eplusmedia.tg

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